L’Avicca propose une rafale de mesures pour le déploiement de la fibre optique et de la 4G post-Covid 19
La fédération des collectivités engagées dans le numérique Avicca réclame un plan de résilience numérique pour les territoires après la crise sanitaire, et présente ses nombreuses idées.
Il y a du travail. « La crise sanitaire l’a montré : la résilience de nos territoires s’appuie sur les réseaux fixes THD, une couverture mobile de qualité et l’inclusion numérique », constate Patrick Chaize, sénateur de l’Ain et président de l’Avicca. Pour répondre aux besoins de ces trois piliers, la fédération de collectivités a ainsi proposé 34 actions touchant notamment au déploiement FttH et au New Deal Mobile, sans oublier l’éducation au numérique.
Lever les obstacles à la couverture fixe et 4G, une nécessité
Ça urge pour le secteur des télécoms. Outre la dotation de 680 millions d’euros au plan France THD réclamée par l’Avicca en mai dernier, cette dernière demande à lever de nombreux obstacles pour accélérer le déploiement FttH en France, alors que le secteur se relève de la crise du Coronavirus.
Concernant le déploiement de la fibre optique en lui-même, l’Avicca préconise que le traitement prioritaire des zones les moins bien desservies en réseaux THD soit imposé par le Gouvernement, au moins tant que la capacité de production de prises FttH de la filière n’a pas repris un niveau convenable. La formation des intervenants sur la fibre doit également faire l’objet d’un plan national, pour éviter “les nombreux désordres constatés sur le terrain” explique la fédération de collectivités. Une autre action proposée est “voir dans quelle mesure il est possible d’étendre le droit à la fibre afin de faciliter la signature des conventions d’immeubles “.
L’urgence de déployer les réseaux fixes et mobiles…
Et bien sûr, il faut accélérer et achever les déploiements fixes et mobiles dans les meilleurs délais possibles. Outre la réouverture du Plan France THD, l’Avicca réclame également la revue à la hausse de l’ambition du New Deal, notamment en accélérant les déploiements mais aussi en généralisant la 4G+. Sur ce point le gouvernement est déjà sur le coup, réclamant aux opérateurs une couverture de 75% du territoire d’ici à 2022. Et afin d’assurer la résilience des réseaux, “un enfouissement progressif de ceux actuellement déployés en aérien” est nécessaire.. Une mesure qui doit être mise en place en priorité “sur les territoires où les aléas climatiques pèsent le plus sur ces réseaux, à commencer par certains territoires ultramarins régulièrement soumis aux cyclones“, donc notamment en Outre-Mer.
… Inenvisageable sans un soutien des professionnels
L’accompagnement des professionnels du milieu est une nécessité, notamment la possibilité pour eux de “s’équiper d’équipements de mise en sécurité, de pouvoir louer prioritairement les matériels indispensables aux déploiements, d’accéder aux hébergements, lieux de restauration etc” en cas de deuxième vague de l’épidémie par exemple. L’Avicca estime également que les professions liées au déploiement et à la maintenance des réseaux doivent être reconnues comme relevant d’une activité essentielle. Elle propose que des aides spécifiques aux sous-traitants de la filière soient mises en place dans le plan de relance national de l’Etat. Une autre mesure proposée veut permettre l’étude au cas par cas des dispositions (comme le rallongement des échéances, la hausse temporaire des prix…) pour les différents acteurs, dans le respect des règles juridiques fixées par la loi.
D’autres mesures veulent viser à améliorer l’appréhension et l’éducation au numérique, notamment le soutien au développement des territoires intelligents, mais aussi des actions permettant aux enseignants et aux élèves de se former au numérique. L’AVICCA soutient également qu’il faut aider à la digitalisation des entreprises… Un vaste programme donc, pour permettre cette résilience numérique.
Toutes ces actions répondent à des problèmes mis en exergue par la crise sanitaire, bien que certains soient antérieurs à l’épidémie de Coronavirus. La fédération présentera d’ailleurs ces différentes mesures au cours de l’Observatoire du THD qui a lieu cet après-midi. Le président de la fédération de collectivités estime que , au vu de l’effort financier demandé au gouvernement, “chaque euro dépensé en faveur du numérique” doit être “un euro qui garantisse la résilience, l’intelligence et l’indépendance numérique de tous nos territoires – urbains, ruraux, côtiers, de montagne et ultramarins “. Une relance nécessaire, puisque d’après les professionnels de la fibre par exemple, la crise sanitaire a coûté plus d’un million de prises en 2020.