Fibre optique : des déploiements très inégaux en Europe, la France citée en exemple
Le FTTH Council pointe du doigt les disparités entre les territoires sur le plan du déploiement de la fibre au sein du vieux continent.
L’organisme FTTH Council, regroupant de nombreux acteurs de l’industrie numérique allant de Nokia à Altice Labs en passant par ZTE ou Acome, s’est penché sur le déploiement de la fibre en Europe. De cette analyse, basée sur les chiffres de septembre 2023, ressort que, si la France est dans le top du classement, les déploiements restent très disparates.
Le FTTH Council a principalement étudié trois critères de déploiement dans son étude. Ce sont le taux de couverture (le nombre de maisons ou immeubles couverts par rapport au nombre total), le taux d’adoption (le nombre d’abonnés par rapport au nombre de bâtiments connectés) et enfin le taux de pénétration (le nombre d’abonnés par rapport au nombre total d’habitations). Les taux de couverture varient énormément entre les pays : La Roumanie atteignait presque les 100% en 2023, l’Espagne 90% et la France 84% par exemple, tandis qu’en Belgique et en Allemagne, il n’est que de 30 ou 40%.
L’Hexagone se démarque avec plus de 20 millions de souscriptions à la fibre observées en septembre 2023 (23 millions au 30 juin 2024), tandis que nos voisins allemands ou italiens ne comptaient que 4 millions d’abonnés. Vincent Garnier, le directeur du FTTH Council, explique les disparités assez simplement : “En France, il y a eu une vraie décision gouvernementale, appuyée par la filière avec l’ensemble des acteurs concernés. A contrario, d’autres pays ne sont pas clairs sur leurs stratégies et, par exemple, continuent à vouloir promouvoir le cuivre. De même certains pays ont adopté une stratégie de modernisation qui consiste à faire louer à leurs opérateurs publics des équipements d’infrastructures qui appartiennent à des fournisseurs privés.”.
Quant à la problématique de l’adoption en elle même, difficile d’écarter la problématique du prix des offres. ” En France les prix sont identiques qu’il s’agisse ou pas de fibre. Ce n’est pas le cas partout et, lorsque le passage à la fibre est plus cher, vous freinez naturellement le taux et la rapidité d’adoption. Par ailleurs il existe également des pays où les équipements sont présentés comme de la fibre, alors qu’il s’agit juste de connexions coaxiales. Ça ne facilite pas la confiance. Au niveau des prix, la fibre est par exemple beaucoup plus chère en Belgique que partout ailleurs, ce qui est d’ailleurs aussi le cas des États-Unis si on élargit le spectre à l’échelle mondiale” explique-t-il.
Source : Le MagIT