Le président de l’Arcep balaie les critiques sur la 5G, prévoyant la fin des “postures” de Bouygues et SFR
Le gendarme des télécoms a annoncé son calendrier pour les enchères 5G et Sébastien Soriano, son président, réponds aux prises de positions de certains opérateurs qui appelaient à les repousser.
Les telcos sont divisés au sujet de la 5G. Si tous annoncent y être préparés et participer aux enchères qui se tiendront en septembre, deux camps se sont opposés avant l’annonce du calendrier par l’Arcep. D’un côté Bouygues et SFR qui ne jugeaient pas nécessaire de déployer la 5G et préconisaient de se focaliser sur la couverture 4G, de l’autre Orange et Free pour qui le lancement devait se faire rapidement. Pour Sébastien Soriano, c’est le jeu des annonces, mais ces critiques devraient bientôt être de l’histoire ancienne.
En effet, Bouygues Telecom avait par exemple demandé un report de six mois des enchères, au profit d’une extension du New Deal mobile, qui vise à accélérer la couverture 4G dans l’hexagone. SFR lui aussi, jugeait que la priorité se trouvait du côté du déploiement de la 4G et de la fibre d’abord, viendrait ensuite la 5G. Pour Sébastien Soriano, ces deux opérateurs “ont pris des postures…ça fait partie du jeu“, mais qui sont plus des positions de principe, à laquelle il oppose “un réalisme des déploiements, un réalisme commercial qui va reprendre ses droits. “.
Ainsi, le gendarme des télécoms se dit ” confiant sur le fait que tous les opérateurs vont participer aux enchères ” et qu’ils vont “tous lancer la 5G […] selon un calendrier qui dépendra un peu de l’appétence des uns et des autres“.
Quant à la supposée précipitation vers la 5G, alors que la 4G n’est pas encore déployée partout en France, Sébastien Soriano est clair. Il ne prévoit pas de renégocier le New Deal Mobile. Si le gouvernement et le gendarme des télécoms prévoient de faire le point sur ce sujet, une extension de l’accord visant à accélérer la couverture 4G en zone rurale “n’est pas prévue à l’ordre du jour.“. Le président de l’Arcep estime que cette problématique de couverture a déjà été anticipée par les pouvoirs publics et demande “aux opérateurs d’être au rendez-vous de leurs engagements“. Une posture assez similaire à celle du patron d’Orange, qui taclait la proposition de Bouygues de renégociation du New Deal.
Pour le président de l’Arcep, deux cas de figure auraient pu causer un report de la 5G en France : une décision du pouvoir politique et un marché des télécoms fragilisé par la crise. Le Gouvernement a au contraire milité pour un lancement de la 5G rapidement dès la sortie de la crise et le marché n’a pas été très touché par l’épidémie. Dans cette optique, “pourquoi est ce qu’on n’aurait pas maintenu [le calendrier] ? “, ironise Sébastien Soriano, dans son interview pour BFM Business.