Nouvelle fronde face à l’arrivée d’une antenne-relais de Free. Pas question de gâcher le paysage.
Free a manifesté son intention d’installer une antenne-relais dans les marais de Bourges, dans le département du Cher. Le pylône de 32,85 mètres destiné à accueillir l’équipement prendrait plus précisément place entre le boulevard Chanzy et le chemin des Prébendes, sur une parcelle privée au sud d’une zone de 15 hectares appelée le marais Saint-François.
Bien que l’objectif soit d’améliorer la couverture 3G/4G dans le secteur, l’opérateur rencontre une vive opposition. Alertés par les passages des techniciens venus étudier le terrain au cours des dernières semaines, les riverains et les maraîchers n’ont en effet pas tardé à manifester leur désapprobation.
Marcel Danet, habitant de la résidence du Moulin de Charlet, à la lisière des marais, rappelle que la co-propriété a déjà dit non par le passé. “Il y a quatre ou cinq ans, Free était prêt à nous verser entre 800 et 900 euros par an pour installer une antenne en haut de notre résidence. À l’unanimité, les 89 copropriétaires avaient voté contre en assemblée générale. Ce n’est pas pour qu’elles fassent son retour quelques années après sous nos fenêtres”, a-t-il souligné.
Jean Guimier, président de l’Association des maraîchers de Bourges, a indiqué ne pas pouvoir se prononcer sur ce dossier, dont il a pris connaissance récemment. Il a souligné être attaché à l’importance de l’esthétisme des marais et faire confiance aux autorités.
Michel Melin, Président de Patrimoine Marais, a manifesté son opposition au projet. “Comment peut-on imaginer qu’un site comme les marais, pour lequel nous nous sommes battus pour son classement, voit une parcelle maraîchère grignotée et la beauté des lieux remise en cause par un immense pylône ?”, déplore-t-il. Et d’indiquer sans détour : “Nous sommes fermement opposés à l’implantation de cette antenne-relais”.
Le dossier est également l’occasion d’une passe d’armes sur les réseaux sociaux entre Yann Galut (PS) et Philippe Mousny (LR), candidats aux élections municipales. Dénonçant une manipulation par l’affolement de la population face à une installation en territoire sauvegardé qui sera “refusée, quelle que soit la volonté politique”, le second rappelle au premier qu’“une demande ne signifie pas avoir l’autorisation”. Et d’ajouter : “un comble de ne pas connaître cette règle lorsque l’on aspire au poste de maire”.
Déposée le 3 avril auprès du service de l’urbanisme, la déclaration préalable de travaux “est toujours en cours d’instruction”, selon Valérie Richebracque, architecte des bâtiments de France.
Source : Le Berry Républicain
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