Feu vert de l’Autorité de la concurrence pour la vente de La Poste Mobile à Bouygues Telecom sur fond de conflit avec SFR

Feu vert de l’Autorité de la concurrence pour la vente de La Poste Mobile à Bouygues Telecom sur fond de conflit avec SFR

A l’heure où les deux actionnaires de La Poste Mobile n’arrivent pas à trouver un terrain d’entente sur la répartition du montant de la vente du MVNO, Bouygues Telecom obtient l’autorisation nécessaire à son rachat.

Une étape de franchie malgré des différends importants entre les deux actionnaires de La Poste Telecom. L’Autorité de la concurrence a autorisé sans conditions le rachat par Bouygues Telecom du cinquième opérateur mobile français détenu par le groupe La Poste (51%) et SFR (49%).

L’Autorité a considéré que l’opération “n’est pas de nature à porter atteinte à la concurrence”. Sur le marché de détail de la téléphonie mobile, celle-ci a relevé que l’opération entraînait “une modification limitée de la structure de la concurrence en raison des parts de marché limitées de La Poste Telecom. Elle a également tenu compte de la concurrence exercée principalement par les MNO concurrents de Bouygues Telecom : Orange, SFR et Free”, a annoncé un communiqué officiel le 19 août.

Si la vente aboutit,  Bouygues Telecom “bénéficiera, pour la commercialisation des offres de La Poste Telecom, d’un réseau de distribution fin et dense sur l’ensemble du territoire métropolitain grâce notamment aux bureaux de poste/agence bancaires du groupe La Poste qui continueront à distribuer les offres de téléphonie mobile de La Poste Telecom”, fait observer l’Autorité de la concurrence

Le 12 juillet 2024, Bouygues Telecom a notifié à l’Autorité indépendante son projet de prise de contrôle exclusif de La Poste Telecom. Mais depuis l’annonce de la vente en février, les discussions entre La Poste et SFR n’ont pas abouti. Un mécanisme de résolution amiable n’a pas permis de dénouer la situation. Si le conflit persiste, il pourrait être porté devant les tribunaux. Cependant, un délai trop long pourrait dissuader Bouygues Telecom, compromettant la vente et réduisant les chances de trouver un autre acheteur au même prix, à savoir 950 millions d’euros.

Le différend porte principalement sur la répartition du montant issus de la vente. La Poste propose un partage basé sur la participation au capital (51 % pour La Poste et 49 % pour SFR). SFR, cependant, estime que la valeur de La Poste Mobile est en grande partie due à son contrat télécoms. Ainsi, SFR revendique une part de 700 millions d’euros, laissant seulement 300 millions à La Poste.

En tant que groupe public, ce dernier  doit suivre une procédure rigoureuse pour vendre ses actifs. La Commission des participations et des transferts, une institution indépendante, doit approuver les modalités de la vente, le choix de l’acquéreur et les conditions financières.

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox