Canal+ attribue sa survie en France pendant la crise sanitaire à sa nouvelle stratégie
Le président du directoire du Groupe Canal+ Maxime Saada, explique que la crise sanitaire a mis en danger la filiale de Vivendi dans l’Hexagone, sauvée par son plan de relance.
Le Coronavirus a mis à mal le groupe Canal en général, qui aurait pu ne pas survivre à la crise. Maxime Saada, interviewé par Le Point, explique que la filiale de Vivendi a été fortement impacté par la crise sanitaire. Studio Canal, qui produit de nombreux contenus a vu sa croissance “stoppée en plein vol” pendant le confinement et la moitié de ses canaux de vente étaient fermés. Sans oublier l’arrêt des compétitions sportives, qui a lui aussi eu un impact “important” sur les ventes, tout comme la fermeture des bars, restaurants et hôtels.
En France, la situation est encore incertaine pour Canal
Le groupe était pourtant dans une dynamique commerciale favorable avant l’épidémie explique le président du directoire de Canal+. Si la situation en Europe est encourageante, notamment grâce au rachat de M7 qui comptabilise 3 millions d’abonnés dans l’UE, en France Canal+ reste fragile. D’après Maxime Saada, le groupe n’aurait “pas résisté à la crise du Covid-19 si nous n’avions pas réduit nos coûts de plus d’un milliard d’euros sur trois ans, divisé par deux le prix d’accès de nos offres et mis en oeuvre notre bascule sur le digital. ” Car là est le coeur du projet de relance de Canal+, qui a encore perdu des abonnés en 2019 : le groupe souhaite devenir un distributeur-agrégateur de choix en France. Les multiples accords de distribution, avec BeIN ou Disney par exemple ont été jugés très pertinents par les analystes d’Oddo à CercleFinance.
Pour compenser la fuite d’abonnés et les pertes de chiffre d’affaire dans l’Hexagone, le groupe Canal+ a d’ailleurs annoncé fin 2019 la mise en place d’un plan de départs volontaires qui devait toucher entre 500 et 800 emplois en France. Maxime Saada déclare que le projet est toujours en route , la première étape ayant “été bouclée durant le confinement” et que le groupe devrait “finaliser la deuxième étape en septembre“. Le plan a cependant été revu à la baisse, “il devrait y avoir entre 50 à 100 départs de moins que les 500 prévus initialement” explique le président du Directoire du groupe Canal.
Du côté de la bascule vers le digital, la plateforme MyCanal comptabilisait, fin 2019, plus de 15 millions d’utilisateurs uniques mensuels en France selon Maxime Saada. Avec le déploiement de la plateforme récemment en Pologne et bientôt sur l’ensemble de l’Afrique, la filiale de Vivendi veut en faire un vecteur de l’exception culturelle en France et à l’étranger.