Xavier Niel révèle ses trois plus grandes hontes actuelles

Xavier Niel révèle ses trois plus grandes hontes actuelles

Sept ans après avoir inauguré Station F à Paris, Xavier Niel, PDG d’Iliad, revient pour BpiFrance sur les défis encore à surmonter pour faire de la France une terre propice à l’essor de tous les entrepreneurs. Lors de la 9e édition de Big en octobre 2023, un salon professionnel créé par la banque d’investissement, il a choisi de mettre en lumière ses plus grandes hontes, mettant l’accent sur la nécessité d’une plus grande inclusion dans l’entrepreneuriat français.

En 2017, Xavier Niel lançait Station F, l’un des plus grands incubateurs de startups au monde, avec l’ambition de rassembler 1 000 entreprises. Aujourd’hui, force est de constater que cette volonté de pousser vers la création de nouvelles startups via un accompagnement complet, contribue à un réel essor avec plus d’un million de Français se lançant dans l’entrepreneuriat en 2023. Cependant, malgré cette réussite, le fondateur de Free souligne que des efforts considérables restent à fournir pour rendre l’entrepreneuriat accessible à tous. Aujourd’hui, il pointe trois principales hontes dans le secteur.

Le manque de femmes dans l’entrepreneuriat

L’un des sujets qui préoccupe particulièrement Xavier Niel est la sous-représentation des femmes dans le monde entrepreneurial. « Si en France, et dans le monde, il y a 50 % de femmes, elles ne sont pourtant que 30 % au sein de l’écosystème entrepreneurial français », déplore-t-il. Parmi les rares exemples de réussite féminine, on compte Vestiaire Collective et Pigment, des startups cofondées par des femmes. Un récent rapport de FranceActive et la Fédération bancaire française montre néanmoins une tendance encourageante : 48 % des nouveaux entrepreneurs potentiels sont des femmes.

La faible diversité ethnique chez les dirigeants

Xavier Niel regrette également la faible diversité ethnique parmi les dirigeants d’entreprises françaises. « Quand je parle avec des créateurs d’entreprises français, je ne vois jamais de noirs, d’arabes ou d’asiatiques », affirme-t-il. Cette problématique est partagée par Mehdi Tahri, co-fondateur d’iziwork, qui soulignait en 2020 le rôle crucial de la tech dans l’inclusion. Les chiffres sont parlants : les dirigeants issus de l’immigration africaine ou asiatique sont rares, même parmi les startups ayant levé des fonds conséquents.

Les défis des habitants des QPV

Le troisième point de honte pour Xavier Niel concerne les difficultés rencontrées par les habitants des Quartiers Prioritaires de la Politique de la Ville (QPV) pour accéder à l’entrepreneuriat. « Si vous venez de la galère, des quartiers, votre accès à l’entrepreneuriat ne sera pas aussi simple que pour d’autres », souligne-t-il. Des initiatives comme la tournée Entrepreneuriat Quartier 2030 visent à soutenir 100 000 nouveaux entrepreneurs issus de ces quartiers d’ici 2027.

Xavier Niel aspire à une France entrepreneuriale qui reflète la diversité de la société française. « L’année prochaine, j’ai envie que la France des entrepreneurs ressemble à la France de la rue, à celle qu’on peut voir dans le métro », déclare-t-il. Cette vision est partagée par Bpifrance, qui travaille activement à sensibiliser et orienter les porteurs de projets de tous horizons. Le message est passer, il faut œuvrer pour une plus grande inclusion et diversité dans l’entrepreneuriat français.

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox