La proposition de Free de construire et financer seul 1200 sites mobiles supplémentaires en l’échange de la prolongation de ses fréquences fait grincer des dents Bercy, l’Avicca et ses concurrents directs.
Free suscite une nouvelle controverse dans le secteur des télécoms avec sa proposition de prolonger le « New Deal Mobile ». Dans un courrier adressé à Marina Ferrari, secrétaire d’État au numérique, et à Laure de La Raudière, présidente de l’Arcep, Free a plaidé début avril pour une extension du dispositif de couverture ciblée (DCC), pilier de l’accord signer en 2018 entre les opérateurs et l’Etat. Comme l’a révélé l’AFP le 6 juin, l’opérateur propose en échange de la prolongation de ses fréquences, d’investir 555 millions d’euros pour l’installation de 1200 nouveaux pylônes dans les zones mal desservies, prolongeant ainsi le dispositif au-delà de sa date de fin en 2025.
La Tribune révèle ce 7 juin que cette initiative est mal accueillie par Bercy. L’idée que Free se pose en « sauveur des collectivités » tout en minimisant l’impact financier de la prolongation des fréquences pour l’État, donne de l’urticaire. Celles-ci “représentent une importante source de recettes”, indique une source proche dans les lignes du journal économique, soulignant que le contribuable en paierait finalement le prix.
Pour l’heure, si rien n’a encore été arbitré, la proposition de Free semble malvenue dans un contexte où l’Etat a lancé un plan d’économies cette année qui se poursuivra en 2025. Alors pourquoi se priver de fortes rentrées d’argent avec les fréquences mobiles ? Parler d’un New deal 2 semble donc trop tôt, des travaux sont actuellement menés pour juger de l’efficacité réelle du premier plan.
Le sénateur de l’Ain et actuel président de l’Avicca émet aussi des réserves. Il appelle à évaluer d’abord les résultats du premier « New Deal » avant d’envisager une nouvelle phase. Selon lui, les investissements des opérateurs ne couvrent pas les pertes financières de l’État, estimées à 3 milliards d’euros en 2018.
De leur côté, Orange, SFR et Bouygues se montrent tout aussi sceptiques voire même agacés pour certains. L’un deux critique l’approche solitaire de Free qui privilégierait d’abord “ses intérêts privés”. Est également remis en question la manière dont Free a pu définir lui-même le nombre de 1200 sites supplémentaires sans une évaluation claire des besoins des collectivités.
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