Bouygues Telecom demande un report de la 5G, l’Arcep s’étonne mais comprend
La date des enchères 5G sera connue d’ici mi-juin. Orange et Free sont dans les starting-blocks à contrario de Bouygues Telecom. L’opérateur préfère un report à la fin de l’année. L’Arcep réagit sans fermer la porte.
Toujours dans l’inconnu au même titre qu’SFR autour l’utilisation de Huawei sur la 5G dont l’autorisation se fait toujours attendre, Bouygues Telecom a demandé vendredi par la voix de son PDG dans une tribune, un report des enchères à la fin de l’année voir en 2021, pour d’autres raisons.
Pour Martin Bouygues, “dans le climat économique d’aujourd’hui, la 5G n’est pas la priorité du pays” surtout que les usages grand public ne sont pas attendus d’ici 2023. Il faudrait à ses yeux “prendre le temps de la pédagogie et de la conviction”, avec certaines craintes autour de la santé ou de la consommation énergétique.
En réaction, Sébastien Soriano, président de l’Arcep s’est dit ce week-end étonné par la méthode car il n’a “reçu aucune demande de la part de Bouygues Telecom” et ne dispose “d’aucune note d’analyse” en faveur de ce report, a t-il fait savoir à l’AFP. Initialement prévues mi-avril, les enchères sur la 5G ont été repoussées à juillet ou septembre, crise sanitaire oblige. Si rien est aujourd’hui fixé, une date sera tranchée d’ici deux à trois semaines. Le régulateur appelle donc l’opérateur à se manifester autrement que par voie de presse car le temps presse.
Néanmoins, Sébastien Soriano rejoint Martin Bouygues sur le fond notamment sur la question citoyenne, à savoir “la nécessité d’une bonne appropriation de la 5G”. Le régulateur comme l’opérateur estime que la nouvelle génération de téléphonie mobile “ne doit pas être vécue par nos concitoyens comme quelque chose de forcé, de poussé par un lobby contre l’intérêt des Français.” L’Arcep souhaite un déploiement de la 5G comme “un bien commun”.
Quoi qu’il en soit Bouygues Telecom participera à la mise aux enchères des fréquences 5G, à la date prévue quand elle sera fixée, a assuré son PDG. De leur côté, Orange et Free se tiennent prêts.