Internet et bien-être : une étude mondiale révèle des liens positifs
L’étude “A Multiverse Analysis of the Associations Between Internet Use and Well-Being”, publiée en mai 2024 dans la revue “Technology, Mind, and Behavior” de l’American Psychological Association, apporte un éclairage nouveau sur les effets de l’utilisation d’Internet sur le bien-être des individus à travers le monde.
Cette étude a été menée par Matti Vuorre de l’Université de Tilburg et Andrew K. Przybylski de l’Oxford Internet Institute. Elle analyse des données recueillies entre 2006 et 2021, couvrant plus de deux millions de participants issus de 168 pays différents. L’objectif était de déterminer si l’accès à Internet et son utilisation active influencent divers indicateurs de bien-être, tels que la satisfaction de vie, les expériences quotidiennes positives et négatives, le bien-être social et physique, ainsi que le sentiment d’appartenance à une communauté.
Les chercheurs ont utilisé une approche appelée “analyse multivers” pour examiner les associations possibles entre l’utilisation d’Internet et le bien-être. Cette méthode implique l’examen de multiples modèles statistiques (33 792 modèles dans cette étude) pour s’assurer que les résultats sont robustes et non le fruit du hasard ou d’un biais spécifique.
Principaux Résultats
Les résultats de l’étude sont frappants :
- 84,9 % des modèles testés montrent une association positive et statistiquement significative entre l’utilisation d’Internet et le bien-être. Cela suggère que, dans la plupart des cas, avoir accès à Internet ou l’utiliser activement est lié à une amélioration du bien-être.
- Les effets positifs de l’utilisation d’Internet sont constants à travers différentes régions du monde et groupes démographiques, bien que certains effets négatifs aient été observés, notamment chez les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans en termes de bien-être communautaire. Ces associations négatives pourraient être liées à des phénomènes tels que le cyberharcèlement.
Les auteurs de l’étude, Vuorre et Przybylski, soulignent la nécessité de poursuivre les recherches dans ce domaine, en appelant particulièrement les plateformes Internet à partager leurs données pour permettre une enquête scientifique plus complète et indépendante. Cependant, cette étude apporte une perspective importante, mais qu’il ne faut pas considérer comme définitive. Comme le précise Tobias Dienlin, chercheur à l’Université de Vienne, « cette étude ne peut pas contribuer directement au débat récent sur la nocivité des réseaux sociaux ou l’interdiction des smartphones à l’école ».