Canal+ et OCS cartonnent pendant le confinement, les autres services de vidéo à la demande aussi
La crise sanitaire aura été l’occasion pour les plateformes de gagner de nombreux abonnés et de tirer leur épingle du jeu grâce à leurs services basés sur l’expérience cinéma à la maison.
Le confinement a fourni du temps aux Français. Une denrée rare en temps normal qu’ils ont mis à profit pour consommer plus de contenu sur les plateformes de vidéo à la demande, tant chez les géants comme Netflix, Canal+ ou OCS que sur les plateformes plus confidentielles.
La vidéo à la demande, un refuge face à l’ennui du confinement
“Restez chez vous”, telle était la consigne dans de nombreux pays dont la France durant cette période de confinement. Que faire chez soi quand on ne peut plus sortir aller boire un verre ou au cinéma ? La réponse est simple : faire venir le cinéma à la maison, grâce aux plates-formes de streaming vidéo, par abonnement (SVOD) ou à l’achat/location (VOD).
Ces services ont tous bénéficié d’un gain d’attention supplémentaire pendant la crise sanitaire. On pense tout d’abord au leader incontesté du domaine, Netflix : la plateforme américaine a enregistré un gain de plus de 15 millions d’abonnés dans le monde lors du premier trimestre 2020. Côté services français, OCS quant à lui a enregistré des audiences record en triplant l’audience de ses chaînes grâce à des gros succès comme Westworld ou un regain d’intérêt pour Game of Thrones. Canal+, après avoir mis au clair ses chaînes pendant le mois de mars, a vu ses audiences en première partie de soirée multipliées par deux et son service de SVOD Canal+ Séries a également bénéficié de la période ainsi que du lancement de la série plébiscitée Validé qui a enregistré 18 millions de visionnages depuis le 20 mars.
Mais il s’agit ici de plateformes bien installées, d’institutions dans le monde de la vidéo, les plateformes plus confidentielles (par exemple de VOD à l’achat/location) s’en sortent-elles aussi bien ?
Loin des blockbusters récents diffusés par Canal+ et des séries qui cartonnent que l’on peut trouver chez Netflix ou OCS, d’autres plateformes ont tiré leur épingle du jeu. Le directeur général d’UniversCiné, la première plateforme de VOD Française a observé une véritable mise en lumière du marché de la vidéo à la demande. “Avant, je crois qu’il y avait une méconnaissance, voire une incompréhension sur touts ces offres. Plate-forme par abonnement, vidéo à la demande… Beaucoup ne s’y retrouvaient pas et nombreux étaient ceux qui pensaient que les tarifs proposés étaient trop élevés. .Le confinement a fait voler tout ça” explique-t-il. Cela se confirme avec les chiffres d’UniversCiné, qui est passé de 350 à 2200 actes de locations en semaines et de 600 à 3000 les week-ends.
La VOD était un usage qui n’avait pas été forcément intégré par les Français, explique le directeur général de FilmoTV, une autre plateforme, mais le confinement a permis de le découvrir grâce à un bien rare : le temps. “(les Français) sont allés jeter un coup d’oeil et se sont autorisés à regarder, sans risque, puisqu’ils avaient du temps, des films différents de ce qu’ils regardaient d’habitudes” affirme-t-i et si les nouvelles recrues et les abonnés ont privilégié en grand nombre les sorties récentes et les films grand public, cela ne les a pas empêché de s’essayer aux grands classiques et aux films d’auteur. FilmoTV a pour sa part triplé ses abonnements (la plateforme propose un mois d’essai gratuit, ce qui doit aider à la découverte) et doublé ses locations à l’unité.
Si le confinement a permis la découverte des offres de VOD et a largement aidé ces plateformes, un paradoxe est notable. Le directeur de FilmoTV pointe du doigt cette inquiétude : “si le confinement se prolonge, dans trois mois nous n’aurons plus de films récents à ajouter à notre offre“. A l’opposé de cette crainte d’un confinement prolongé, il reste à savoir si les nouvelles recrues ayant découvert ces services resteront fidèles à ces plates-formes une fois le confinement fini, quand le temps qui a permis de les mettre en lumière se fera plus rare.
Source : Le Monde