Le directeur général d’Iliad, Thomas Reynaud, dévoile les 3 grands critères sur lesquels se base le groupe Iliad pour acquérir un nouvel opérateur et se lancer sur un nouveau marché. Il préfère les trublions comme lui.
L’Italie avec Iliad Italia, l’Irlande avec Eir, la Pologne avec Play et maintenant la Suède et les pays Baltes avec sa récente entrée au capital de Tele2. De simple opérateur national avec Free, Iliad est devenu en l’espace de 6 ans, le 5e groupe de télécommunications en Europe avec près de 48,5 millions d’abonnés contre 22,7 millions en 2018. Dans le même temps, ses revenus ont progressé de 185% à 9,2 milliards d’euros l’année dernière. Son Ebitdaal (Excédent Brut d’exploitation après loyer) a lui grimpé de 94% à 3,4 milliards d’euros quand le groupe a gagné 17 700 nouveaux collaborateurs sur la même période.
Si le groupe compte continuer de grandir en Europe dans un premier temps tout en plaçant déjà ses pions sur un autre continent, plus précisément en Amérique centrale et du sud, en atteste la prise de contrôle progressive de Xavier Niel et de la direction d’Iliad dans le groupe Milicom, un certain nombre d’observateurs se posent la question : quels types d’opérateurs plaisent à Iliad au point de s’en emparer ?
‘Nous ne nous interdisions rien” pour l’expansion en Europe, a fait savoir Thomas Reynaud, directeur général d’Iliad, lors de la présentation des résultats du groupe le 14 mars dernier. Aujourd’hui, le groupe de Xavier Niel se base sur 3 critères pour choisir ses investissements. Le premier, c’est « un intérêt industriel comme développer des synergies ». Celles-ci sont possibles notamment parce que Iliad est au début de son cycle d’internationalisation, on en retrouve notamment au niveau des achats avec une meilleure qualité de dialogue avec les géants du numérique. Iliad note aussi des synergies autour du management : “on apprend beaucoup de ce qu’on voit en Suède, en Pologne” et aussi sur les “capacités à négocier avec les grandes plateformes américaines”. Cela tombe sous le sens, un groupe européen puissant avec un parc d’abonnés conséquent fait plus poids qu’un opérateur présent sur un seul marché.
Le second critère recherché par la maison-mère de Free est le montant de l’investissement : « On veut un prix cohérent qui ne remette pas en cause la solidité financière du groupe », indique Thomas Reynaud.
Enfin, Iliad lorgne en priorité les rapprochements avec des opérateurs qui partagent son ADN et son «état d’esprit, qui sont généralement des trublions, ce qui est le cas de Tele2 ».
A court terme, Iliad souhaite se concentrer sur la Suède et les pays Baltes. En Italie, “on n’a pas un besoin de consolidation », assure le groupe malgré l’échec de la tentative la reprise des activités italiennes de Vodafone qui a finalement préféré Swisscom. “Ce qui compte pour nous c’est d’obtenir des parts de marché, nous ne sommes qu’au début de notre aventure en Italie et on va continuer de croître.” En 2024, Iliad a l’ambition de devenir le 5e groupe de télécommunications en Europe.
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