Le gouvernement annule plus de 150 millions d’euros d’aides pour le déploiement de la fibre, Orange, SFR et Bouygues enragent
Une surprise pour les opérateurs télécoms et les collectivités qui n’ont pas été consultées en amont.
Le gouvernement a détaillé ce matin dans un décret paru au “Journal officiel” les diverses coupes budgétaires mises en place pour limiter le déficit public en 2024, plusieurs secteurs sont touchés y compris les télécoms.
En effet, Bercy compte annuler près de 38 millions d’euros d’autorisation d’engagement et près de 117 millions d’euros de crédits de paiement. Une décision qui n’est clairement pas au goût de la Fédération Française des télécoms (FFT), qui regroupe de nombreux opérateurs dont Orange, SFR et Bouygues, et qui affirme que l’exécutif n’a pas demandé son avis.
« Les opérateurs n’ont pas été consultés en amont sur cette annulation de crédits, s’étrangle la fédération. Nous regrettons l’absence de concertation, et l’impact prévisible d’une telle décision sur l’aménagement numérique du territoire, qui sera nécessairement substantiel compte-tenu des montants sur les différents volets du PTHD », affirme-t-elle à la Tribune.
Elle juge la décision “regrettable”, surtout alors que «l’ampleur de la fiscalité spécifique des télécoms (soit 1,5 milliard d’euros de prélèvements ne bénéficiant pas à l’aménagement numérique), des besoins de financement pour finaliser le PTHD (notamment les raccordements complexes, où des investissements lourds dans le génie civil sont nécessaires), et de l’effet de l’investissement dans les réseaux télécoms sur le reste de l’économie ».
Laurentino Lavezz, directeur des affaires publiques d’Orange, estime pour sa part que cette coupe budgétaire empêchera de financer le raccordement de près de 300 000 locaux, “et la France, de 450 millions d’euros de croissance du PIB. Vos collègues le découvrent ce matin au JO, comme les élus, les administrations en charge et les opérateurs. Bon courage ! ”
Les collectivités ont aussi été “stupéfaites” de cette décision, affirme l’Avicca, qui considère que cette coupe met “en péril le financement des RIP” (réseaux d’initiative publique), soit les réseaux fibres à destination des zones rurales.