L’application mobile sur laquelle planche le gouvernement pour enrayer l’épidémie de coronavirus a du mal à se concrétiser, en raison de problèmes techniques. Il y a bien la solution alternative poussée par Orange, mais celle-ci n’aurait pas le même niveau d’exigence aux yeux du gouvernement.
Le gouvernement français planche sur une application mobile StopCovid qui utilise le Bluetooth et doit aider à enrayer l’épidémie de coronavirus. Elle permettrait de dresser un historique des rencontres à risques, afin de pouvoir alerter les personnes potentiellement contaminées et de les inviter à effectuer un dépistage. L’objectif est que le projet soit débattu le 28 avril à l’Assemblée nationale et 29 avril au Sénat, en vue d’une disponibilité pour accompagner le début de déconfinement prévu le 11 mai. Sauf que le projet fait face à plusieurs problèmes techniques, notamment le fonctionnement en continu du Bluetooth qu’Apple ne veut pas permettre, au point de créer des crispations face à l’urgence.
Avec le temps qui presse, le gouvernement pourrait se tourner vers la solution alternative poussée par Orange, à laquelle ont participé cinq autres sociétés (Accenture, Capgemini, Dassault Systèmes, Sia Partners et Sopra Steria) et pour laquelle il existe un prototype fonctionnel. Celle-ci a d’ailleurs un nom, StopC19. Durement touchés par l’épidémie, l’Auvergne-Rhône-Alpes, l’Île-de-France et les Hauts-de-Seine envisageraient d’ailleurs son expérimentation. “De nombreuses régions se montrent intéressées. Mais c’est normal, car toute la France se pose la question du déconfinement. Dans tous les cas, nous ne ferons rien sans l’aval des autorités sanitaires”, a précisé Orange aux Echos. “Nous avons fait travailler une soixantaine de développeurs pendant cinq semaines, et notre application est prête”, a indiqué une source travaillant au sein de l’une des six entreprises ayant participé à l’application. Et de lancer un appel du pied : “Nous sommes prêts à faire évoluer notre solution par rapport à une éventuelle commande publique”.
Mais aux yeux du gouvernement, l’application d’Orange n’aurait pas le même niveau d’exigence que l’application officielle. “Si certaines régions veulent utiliser des projets déjà prêts, c’est leur responsabilité”, lâche-t-on dans l’entourage du secrétaire d’État au Numérique Cédric O, tout en soulignant que “faire une interface, c’est facile, mais après, quid du protocole ? Là, c’est le saut dans le vide”. Avant de rappeler : “Toutes ces entreprises cherchent à se positionner comme des acteurs de la santé. Or, nous, nous sommes les exécutants du ministère de la Santé”. Ambiance…
Source : Les Echos
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