La Fédération Française des Télécoms a publié hier la nouvelle édition de l’étude sur l’économie du secteur des télécoms en France.
Sur l’année 2022, les prix sont restés raisonnablement bas, mais les investissements continuent, avec des taxes qui restent élevées aux yeux des opérateurs. C’est en tout cas l’un des messages portés par la publication de l’étude sur l’économie des télécoms. Sur l’année 2022, les telcos n’ont perçu que 39 % des revenus totaux de l’écosystème numérique français (contre 44 % en 2019), tout en représentant encore 79% des investissements, 66% des emplois et en payant 83% des impôts et des taxes.
Et ce tout en proposant des prix encore assez bas par rapport à la concurrence européenne. Le poids des services télécoms dans le budget en 2022 continuait de diminuer, représentant 1.4% des dépenses, selon l’étude.
La FFT entend également montrer que les investissements réalisés par le secteur des télécoms depuis 5 ans (14,6 milliards en 2022) sont bien plus importants que ceux des autres réseaux d’infrastructures français, 2 fois supérieurs aux investissements réalisés dans le transport et la distribution d’électricité ou dans le réseau ferré, 8 fois supérieurs aux investissements autoroutiers. “Chaque année, depuis 5 ans, les opérateurs investissent l’équivalent de 1,7 fois le budget des Jeux Olympiques de Paris 2024” indique la Fédération. L’effort d’investissement des opérateurs français représente près de 20% du CA, soit près de 150 euros par habitant.
Face à ces dépenses, les opérateurs indiquent que la fiscalité spécifique des opérateurs télécoms, augmente encore de 50 millions d’euros en 2022 (plus de 1,5 milliard d’euros en 2022 dont plus de 500 millions versés au secteur de la culture et près de 300 millions versés au titre de l’IFER mobile au profit des collectivités territoriales). En 2022, les opérateurs télécoms continuent de payer 1,9 X plus d’impôts que la moyenne des sociétés du CAC 40 alors qu’ils investissent trois fois plus. Une situation jugée d’autant plus injuste par les opérateurs du fait que l’essentiel du trafic de données sur les réseaux est généré par un nombre limité d’acteurs Internet et médias : en heure de pointe, 80 % du trafic français est généré par 5 acteurs Internet. La FFT insiste donc sur une nécessité de “changer les paramètres de l’équation du numérique en France et en Europe et mettre en place une contribution équitable à l’utilisation des réseaux, incitant les plus grands émetteurs de trafic à la sobriété.”
Une requête qui ne date pas d’hier, mais qui n’a pour l’instant jamais abouti. En octobre dernier, la Commission Européenne a en effet publié les résultats des concertations avec les entreprises, les ONG ou d’autres acteurs du milieu des télécoms et la “juste contribution” financière des géants comme Google ou Netflix n’a pas été retenue. Apparemment, cela ne suffit pas pour faire lâcher l’affaire aux opérateurs…
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