C’est fini la guerre des prix et la course aux abonnés pour SFR, la filiale d’Altice prévoit de sortir de la crise qu’elle traverse avec une stratégie dite de valeur. C’est-à-dire en augmentant ses prix tout en conservant les abonnés qui lui rapportent le plus.
Près de 24 milliards d’euros de dette, SFR est aussi dans le rouge commercialement et financièrement en 2023. Il est aujourd’hui pour lui primordiale de redresser la barre alors que son actionnaire Patrick Drahi cherche à le céder partiellement pour 3 milliards d’euros.
Après avoir nettoyé sa base d’abonnés fixe et mobile lors du 4e trimestre 2022 occasionnant la perte de 335 000 clients, SFR se voit depuis le début de l’année impacté par sa décision d’augmenter le prix de ses abonnements fixe et mobile tout comme Orange et Bouygues Telecom, sous couvert de l’inflation.
L’hémorragie est importante puisque l’opérateur a perdu au total 276 000 abonnés lors des 6 premiers mois de l’année, en majorité sur le mobile. Dans le même temps, son chiffre d’affaires a baissé de 2,5 % et son Ebitda de 5,4 %, ce sont ses profits avant impôts.
Afin de retrouver des couleurs et sortir de la crise, son discret PDG Mathieu Cocq, entré en fonction durant l’été 2022, a révélé sa stratégie dans les lignes des Echos. Celle-ci a déjà été enclenchée et se place aux antipodes de la guerre des prix qu’avait notamment initié l’opérateur en 2018 : « On a cessé de brader nos offres. On était au bout d’un modèle, il fallait inverser la tendance ». C’est désormais on ne peut plus clair, un virage serré vers la « valeur » est pris et assumé.
Les effets sont dores et déjà perceptibles puisque son revenu moyen par abonné mobile a grimpé de 4 euros lors du second trimestre. Sur ce segment, s’il n’a pas encore réussi à mettre fin à la fuite des abonnés, l’opérateur assure que ceux qui résilient sont ceux qui disposaient des forfaits les moins chers. Au contraire, « sur les ventes nettes mobiles, si on exclut les abonnements à très faible valeur ajoutée, on est même légèrement positif », tempère Mathieu Cocq. Sur le fixe et les box, l’ARPU a grimpé de 3 euros en 6 mois grâce à l’augmentation des prix. A première vue, ne pas suivre la cadence de Free, premier recruteur sur les deux segments ne semble plus déranger SFR qui voit désormais les choses différemment : “Moins recruter de clients certes mais mieux les garder, c’est économiquement vertueux”, indique son PDG.
Sur les réseaux fixe et mobile, l’opérateur au carré rouge poursuivra ses investissements et ses déploiements. Il compte sur la baisse des frais liés à la migration de clients ADSL vers la fibre pour compenser la baisse prévue de ses dépenses d’investissement, un engagement pris auprès des investisseurs.
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