Fibre optique : de 19 000 prises déployées par jour avant le confinement, la France frise aujourd’hui le point mort
La crise sanitaire actuelle met à mal le secteur de la fibre optique qui n’arrive plus à déployer les réseaux FTTH durant le confinement. Les opérateurs et industriels du secteur insistent sur l’urgence de la situation.
La France tourne au ralenti durant cette période de confinement et le déploiement de la fibre en pâtit sérieusement. Après un cri d’alarme d’Infranum la semaine dernière, les entreprises télécoms ont été reçus par Jacqueline Gourault, la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales afin d’expliquer leur situation.
19 000 prises déployées par jour avant le confinement, presque aucune aujourd’hui
Le président d’Infranum, fédération des industriels de la fibre et du numérique, avait sollicité des mesures de la part du gouvernement et un soutien financier dans un communiqué la semaine dernière. Il évoquait notamment le risque qu’en avril, “aucune ligne ne soit installée“. Au bout de deux semaines de confinement, le nombre de prises déployées par jour est passé de 19 000, à presque zéro.
Une situation critique, qui est également préoccupante pour les opérateurs. Arthur Dreyfus président de la Fédération Française des télécoms appelle à la mobilisation de tous les partenaires publics. Il demande ainsi à ce que “tout soit mis en oeuvre pour les aider à déployer” et ce même au ralenti. Car d’après les dires d’Etienne Dugas, un arrêt total du déploiement de la fibre serait catastrophique et le secteur mettrait douze mois pour s’en remettre, mais “Si nous parvenons à maintenir une petite activité, avec une remontée en puissance avant la fin du confinement, on pourrait espérer un retour à la normale à l’automne”.
La situation est certes compliquée pour le secteur, mais pas désespérée pour autant. Le fait qu’ils aient été entendus par le Gouvernement laisse présager de mesures à venir pour permettre au secteur de continuer à fonctionner, malgré la crise actuelle. Certaines activités sont maintenues, notamment de la part d’Orange qui continue à déployer de la fibre pour les hôpitaux, les médecins mais également les entreprises sensibles ou les personnes fragiles.
Les industriels de la fibre sont en ce moment confrontés à de nombreuses problématiques, notamment le fait que les travaux sont plus difficiles à réaliser, Arthur Dreyfus précisant même que “Certaines mairies interdisent la délivrance d’autorisation de travaux voire refusent de donner des autorisations de circulation. L’accès aux immeubles est souvent interdit par les copropriétés”. Les professionnels du secteur sont également confrontés à des difficultés concernant la sécurité de leurs employés face au COVID-19. Infranum indiquait d’ailleurs au gouvernement que l’arrêt total du déploiement de la fibre durant l’épidémie ” coûterait plus cher à l’État que son soutien franc et immédiat à la filière. “
Source : Le Figaro