Vingt opérateurs européens dont Orange et Bouygues font front commun face aux géants américains
Une nouvelle offensive pour faire payer les Gafams de la part des patrons de vingt grands groupes télécom à travers l’Europe.
Une réclamation de longue date venant de nombreux opérateurs, mais qui reste d’actualité alors que la question est encore en train d’être analysée au sein de la Commission européenne. Pour une vingtaine de dirigeants de groupes télécoms comme Orange, Deutsche Telekom ou Vodafone, les acteurs comme Google ou Meta doivent apporter “une juste contribution” au déploiement des réseaux.
“Les grandes entreprises technologiques ne paient aujourd’hui presque rien pour le transport de données sur nos réseaux, c’est loin de couvrir les coûts des investissements nécessaires“affirme le communiqué publié par l’Etno lobby du secteur. La déclaration a du sens alors que la Commission européenne rappelait la semaine dernière que, dans 7 ans, une couverture Gigabit devrait être accessible à tous et des réseaux 5G performants dans toutes les zones peuplées et recommandait d’accélérer les efforts et d’explorer de nouveaux financements.
Entre 174 et 200 millions sont ainsi demandés pour atteindre ces objectifs, selon les chiffres communiqués respectivement par l’Etno et la Commission. Selon les opérateurs, “le secteur des télécommunications n’est actuellement pas assez solide pour répondre à cette demande, et de nombreux opérateurs gagnent à peine leur coût du capital. Dans le même temps, le trafic de données augmente sans cesse, à un rythme moyen de 20 à 30 % chaque année – principalement sous l’impulsion d’une poignée de grandes entreprises technologiques”.
“Même si le secteur des télécommunications a amélioré la connectivité, les prix de détail des services de télécommunications ont généralement baissé au cours des dix dernières années, parallèlement à une augmentation des coûts” ajoute l’Etno, qui appelle donc les décideurs politiques de l’UE à garantir “une contribution équitable” des entreprises qui bénéficient le plus des infrastructures.
Une manière, selon les opérateurs, de rééquilibrer le pouvoir du marché. Ils suggèrent également qu’une réglementation sur le partage équitable “encouragerait un traitement plus responsable et plus efficace des données sans nuire à l’expérience client, contribuant ainsi aux objectifs de l’UE en matière de consommation d’énergie et aux objectifs de l’UE en matière de CO2“. Le tout, sans entacher la neutralité du Net, comme le désire l’Union européenne.