Xavier Niel rachète les parts du milliardaire Daniel Křetínský dans Le Monde
Le milliardaire tchèque se désengage du Monde, son implication aura duré 5 ans. Xavier Niel reprend ses parts, l’opération avoisinerait les 50 millions d’euros.
Le fondateur d’Iliad, Xavier Niel, renforce un peu plus son actionnariat dans le quotidien Le Monde. Selon les révélations du Financial Times confirmées par sa holding NJJ Presse, le milliardaire français a racheté la participation du magnat tchèque de l’énergie Daniel Křetínský lequel avait repris à la surprise générale en 2018 la moitié des parts de Matthieu Pigasse pour environ 50 millions d’euros. Cette implication dans le journal avait alors été très critiquée par les journalistes.
Le montant de ce nouvel accord conclu le mois dernier avoisinerait également les 50 millions d’euros. Cette opération permet de facto à Xavier Niel de se rapprocher de son objectif qu’il s’est fixé il y a deux ans, à savoir : transférer une participation majoritaire dans une fondation afin d’assurer l’indépendance du Monde et ainsi éviter les rachats.
En 2010, Le Monde a dû faire face à d’importants problèmes financiers, c’est alors que le trio Xavier Niel, Pierre Bergé (décédé depuis) et Matthieu Pigasse est intervenu en recapitalisant la société avant de créer un “pôle d’indépendance ” composé de journalistes, mais aussi de lecteurs qui détiennent 25,4% du capital, de quoi permettre à la rédaction de rester libre et d’éviter des ingérences.
Selon une source, l’AFP explique que Xavier Niel devrait “logiquement” reprendre à l’avenir les parts de Pierre Bergé bien qu’un contentieux soit en cours avec son héritier, mais aussi celles de Matthieu Pigasse dont le souhait et de poursuivre son désengagement et celles du groupe espagnol Prisa.
En 2021, le fondateur de Free a décidé de transférer pour un euro symbolique la totalité de ses participations dans la presse vers une fondation, baptisée “Fonds pour l’indépendance de la presse” . Xavier Niel a conservé néanmoins une seule part afin de sauver la fondation en cas de difficultés financières. Par ailleurs, ses parts dans Le Monde et L’Obs sont depuis incessibles. Cette nouvelle fondation est devenue alors actionnaire à 26,6 % du Monde Libre. En y ajoutant le capital détenu par les salariés à travers le pôle d’indépendance, la société éditrice est depuis sécurisée.