Généraliser la 4G partout en France, c’est l’objectif du New Deal. Pour l’atteindre, les opérateurs doivent notamment construire 5000 sites d’ici fin 2022 dans le cadre d’un dispositif de couverture ciblée. Si certains doutes planent sur la tenue des délais, le gouvernement y croît.
Le chemin sera encore long pour éradiquer les inégalités de couverture 4G entre les grandes villes et les zones rurales même si cela avance petit à petit.
Dans le cadre du New Deal, accord trouvé entre l’Etat et les opérateurs en janvier 2018, Orange, Free, SFR et Bouygues ont pour obligation de construire 5000 nouveaux sites chacun dont 2000 installés en zones blanches en RAN sharing, à quatre donc d’ici fin 2022. Objectif, améliorer de manière localisée et significative la couverture de zones dans lesquelles un besoin d’aménagement numérique du territoire a été identifié par les collectivités et le gouvernement.
A la tenue de cet engagement lourd en investissement pour les opérateurs, le gouvernement y croît dur comme fer. “C’est une nécessité et on y arrivera. Depuis janvier 2018, 1 200 pylônes sont en cours de déploiement. Chaque année, nous prenons un nouvel arrêté et nous en rajoutons environ 800. On aura plus de 10 000 pylônes supplémentaires sur la totalité du programme, ce qui est gigantesque en termes de structures à installer”, a déclaré hier Julien Denormandie Ministre de la Ville et du Logement hier dans une interview accordée au Figaro (version papier).
Une fois l’arrêté pris, les opérateurs ont deux ans pour fournir des services de voix, SMS et d’accès mobile à très haut débit (4G) sur chacune des zones identifiées. “S’ils ne tiennent pas les délais, ils subiront des amendes de l’Arcep. À nouveau, il n’y aura aucune complaisance”, rappelle le Ministre.
A titre d’exemple, en ce qui concerne les premières zones identifiées en juillet 2018, les opérateurs ont, au plus tard, jusqu’au 27 juin 2020 pour fournir ces services, grâce à l’installation d’un nouveau site. “Ce délai doit permettre aux opérateurs d’identifier un emplacement, d’effectuer l’ensemble des démarches administratives, de réaliser les travaux ainsi que de mettre en place et d’activer les équipements nécessaires à la mise en service du site”, précise l’Arcep.
Si l’Etat se montre optimiste, la réalité est toute autre sur ce point. Pour l’heure, l’Arcep a répertorié dans son tableau de bord 1374 sites demandés par le gouvernement , pour seulement 4 sites mis en service par Bouygues Telecom, Orange, SFR ou Free.
Récemment, la députée Laure de la Raudière a rendu public un rapport d’étape sur la couverture mobile du territoire à l’Assemblée Nationale. Selon elle, ces premiers résultats sont “insuffisants“, même si le régulateur indique que 482 de ces sites doivent être mis en service dans les 6 prochains mois, et 888 sous 24 mois. La députée a enjoint les acteurs du marché à “redoubler d’efforts“, martelant que les délais mis en place sont une ” borne maximale et non une indication de rythme “.
Autre engagement pris par les opérateurs dans le cadre du New Deal pour accélérer la couverture mobile du territoire, équiper en 4G tous les sites existants fonctionnant uniquement en 2G ou 3G. En 2018, 9000 sites ont basculé en 4G, en 2019 les opérateurs n’ont pas ménagé leurs efforts selon la députée qui les a ainsi félicité pour “les progrès” réalisés.
A la fin du troisième trimestre 2019, 85% des sites de Bouygues étaient équipés en 4G, contre 84% pour SFR ou encore 83% pour Orange et Free Mobile. Pourvu que cela dure.
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