Désossage de la Freebox Delta : “technologiquement parlant, elle surclasse toutes les autres et de loin”
Un YouTuber spécialisé dans l’électronique s’est attaqué au Server de l’offre haut de gamme de Free et en dévoile les moindres recoins.
Que se cache-t-il dans votre Freebox Delta ? Le vidéaste Deus Ex Silicium s’est lancé il y a peu dans un comparatif des composants constituant chaque Server des offres haut de gamme des quatre grands opérateurs. Après la Livebox 6, la SFR Box 8 et la Bbox WiFi 6, il a réalisé une vidéo présentant la Freebox Delta dans son plus simple appareil, démontée jusqu’au coeur de son processeur.
Outre le décorticage de chaque composant, il s’est également penché sur plusieurs mesures comme le rayonnement électromagnétique ou la consommation énergétique, tout en précisant qu’il n’a pas pu les réaliser en conditions optimales, ne disposant pas d’un abonnement Free. Le modèle démonté ici est celui proposant uniquement le WiFi 5 et non la version plus récente avec WiFi 6E et l’analyse se porte uniquement sur l’aspect hardware et non logiciel.
On y apprend quelques chiffres assez intéressants autour de l’appareil, avec par exemple un poids de 1.274 kg, pour 654g de plastique contre 615g d’électronique. En réalisant un premier test d’alimentation au démarrage et malgré le fait qu’elle ne soit pas connectée à un réseau internet, la consommation est de 24W “jusqu’à deux à trois fois plus que les box concurrentes” affirme-t-il.
Quid de l’électronique à proprement parler ? Le YouTuber s’applique à démonter chaque section de la box et présenter les composants s’y trouvant. Dans le module fibre, l’essentiel se trouve dans le circuit intégré avec un système qualifié de solution “tout-en-un très complète“, doté d’une mémoire flash de 4Mo. Il s’est également attaqué au FreePlug servant d’alimentation et apportant le CPL, expliquant que Free a dû utiliser un format propriétaire et non la référence du marché du fait que celui-ci ne permettait auparavant que 100W délivrés, suffisant pour le Server mais trop peu pour le player Devialet utilisant lui aussi cet appareil. Ce qui explique pourquoi lorsque l’on souhaite utiliser un autre chargeur USB-C, le Server ne démarre pas.
Le WiFi décortiqué
Vient ensuite la capacité WiFI. On trouve dans ce server, comme on pouvait s’y attendre, de nombreuses antennes dont deux sont réservées au module 4G, toutes fabriquées par Argain. Quatre d’entre elles sont réservées à la bande 2.4 GHz et 4 plus petites, sont utilisées pour la bande 5 GHz. Pour gérer tout cela, un module radio WiFi est isolé de la carte mère par une large bande de pâte thermique et recouvert d’un blindage.
Il est séparé en trois blocs, chacun réservé à une bande dédiée, la Freebox étant tri-bandes en utilisant deux largeurs de spectres 5GHz et une 2.4 Ghz. Tous utilisent des puces Qualcomm capables de fournir jusqu’à 1.7 Gbit/s en WiFi 5. Des filtres céramiques sont présents pour bloquer les fréquences non-utilisées et des composants estampillés Qorvo ont plusieurs usages : amplifier avant la transmission, filtrage, amplification à faible bruit à la réception. “Ça fait très bien le job“, conclut Deus Ex Silicium.
Au coeur de la Freebox Delta
Vient ensuite le coeur de la box, la carte mère, à commencer par son CPU servant à piloter l’ensemble. Il s’agit d’un Marvel 88F8041, “assez monstrueux en termes de caractéristiques techniques“. Parmi les nombreuses capacités techniques annoncées par le fabricant, ce processeur est capable de gérer deux ports 10 Gbit et 6 ports 1 Gbit, soit bien plus que ce que propose actuellement la Freebox Delta. “C’est du gros calibre, toujours d’actualité et pourtant il est sorti en 2017” affirme le vidéaste. Il est supporté par 4G de mémoire dans un équipement fabriqué par Samsung et hébergeant l’OS de la Freebox.
Un composant Marvel équipé de sa propre mémoire RAM est dédié à la gestion des ports Ethernet pour soulager ce CPU en termes de traitement d’informations.
Sans oublier de nombreux modules obligatoires pour gérer la puissance électrique dans l’électronique de la carte-mère. En tout ce sont 9 circuits imprimés pour faire tourner la Freebox Delta. Avec 72 circuits intégrés, la Freebox Delta en compte plus que dans certains ordinateurs récents. On compte également un processeur intégré gérant le WiFi 5 en 5GHz ou WiFi 4 ainsi qu’une barrette de RAM en DDR 4 de 2Go, qu’il est possible de changer pour atteindre jusqu’à 16 Go, en respectant les bonnes caractéristiques techniques. Si vous souhaitez savoir comment faire, voici un tuto dédié à la manipulation nécessaire.
La Freebox haut de gamme championne de sa catégorie, malgré quelques bémols
Deus Ex Silicium est sans appel, la Freebox Delta surclasse les box haut de gamme des concurrents d’un point de vue technologique. Outre le choix unique sur le marché français de concevoir lui-même ses propres box, Free a clairement créé un Server qui ravira les technophiles et les geeks, une volonté annoncée dès le lancement de la box en 2018. Le YouTuber a tout de même “trois petites remarques négatives” sur l’appareil.
Il déplore notamment une consommation électrique plus importante que les autres, causée par “toute cette puissance et toute cette électronique”, mais aussi l’absence d’un refroidissement passif, ce qui est présent sur les box. La conséquence directe étant qu’elle est plus bruyante, puisque équipée de deux ventilateurs. Le plus gros défaut à son sens est le blindage électromagnétique “particulièrement léger pour ce type de machine”, le vidéaste estime en effet qu’un travail de meilleure qualité a été effectué sur ce point chez Orange et Bouygues Telecom. Le YouTuber entend par ailleurs proposer une vidéo prochainement pour comparer les quatre box haut de gamme et promet une vidéo similaire sur la Freebox Pop s’il atteint les 300 000 abonnés.