A l’heure où la fibre a plutôt mauvaise presse à cause des problèmes de raccordements, plats de nouilles et débranchages sauvages d’abonnés, l’Arcep veut jouer la carte de la transparence avec les foyers français. Début juillet, le régulateur lancera des cartes par département présentant les réseaux impactés ainsi que leurs noms. Une manière de pousser les opérateurs d’infrastructure à accélérer le mouvement.
Cela va s’apparenter à du “name and shame”. Face aux malfaçons dans la fibre qui persistent à ses yeux et à un ralentissement des nouveaux abonnements en 2022 pouvant être lié aux problèmes de raccordements, l’Arcep prévoit d’aller encore plus loin malgré les plans d’action lancés pour la remise en état de certains réseaux. Selon Le Monde, le régulateur publiera ainsi pour la première fois, de manière nominative, la liste des réseaux les plus accidentogènes, avec des cartes par département. Des mises à jour seront effectuées régulièrement.
Si les opérateurs estiment que les réseaux impactés sont minoritaires, l’Arcep préfère se baser sur ses propres calculs. En France, le taux moyen de panne est de 0,12 % sur le parc de lignes FTTH. Chez certains telcos, les chiffres explosent par endroits, de 10 à 50 fois supérieur.
Plusieurs opérateurs d’infrastructure sont dans le viseur comme Altitude dont le réseau de l’Essone affiche le plus haut taux de panne en France (6,5%). Du côté de XP Fibre de SFR, les réseaux du Val-d’Oise et de la Seine-Saint-Denis font partie des plus accidentogènes (taux de panne de 3%). Le réseau de Free à Sarcelles est également problématique même s’il compte beaucoup moins de lignes.
Tout comme Free, Altitude et XP Fibre ont déjà lancé un plan de remise en état des réseaux impactés. Si le premier espère parachever son premier plan de reprise en juillet avant d’en soumettre un second au régulateur, la filiale d’Altice avait repris fin mars plus d’un quart des parties à remettre à niveau de son réseau. « Les premiers résultats sont encourageants : on constate une baisse des taux de service après-vente sur les zones pilotes dont la reprise est terminée » , a salué le 16 mai la présidente de l’Arcep, Laure de La Raudière, lors du colloque de l’association des collectivités locales engagées dans le numérique (Avicca).
S’ils sont principalement visés, les opérateurs d’infrastructure, en charge de la construction des réseaux notamment dans les RIP, ne veulent pas porter le chapeau tout seuls. Selon eux, les opérateurs commerciaux à savoir Orange, SFR, Free, Bouygues Telecom, ont aussi leur part de responsabilité car ils interviennent au quotidien sur les réseaux pour raccorder les clients. Le risque de panne est donc accru. A demi-mot, ils visent le recours trop important à des sous-traitants mal formés voire peu scrupuleux dont la profession est ubérisée.
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