Xavier Niel : « si on n’avait pas été ensemble autour d’une table, la Freebox n’existerait pas »
Xavier Niel n’est pas partisan du télétravail et le fait savoir à travers plusieurs projets qui n’auraient pas pu être menés à bien en distanciel comme la Freebox, 42 et Station F.
En octobre dernier à l’occasion de la 8e édition de Big, le plus grand rassemblement business d’Europe, le fondateur Iliad a fait part de sa conviction : le télétravail limite l’émergence de projets innovants.
Comme l’a révélé Big média fin mai, Xavier Niel a notamment déclaré : “On n’a jamais réussi à faire de grandes choses sans être ensemble ».
Devant pléthore d’entrepreneurs, le magnat des télécoms n’a pas caché son inquiétude sur le recours massif au télétravail. « Alors vous allez me dire qu’en tant que créateur de Free, une marque qui vous vend des abonnements de télécommunication pour que vous puissiez travailler depuis chez vous, je suis mal placé pour vous dire que le problème c’est que vous n’allez plus au bureau. Pourtant, à mon sens, c’est effectivement un énorme problème », a-t-il fait savoir. Et d’ajouter le concernant : « Si on n’avait pas été ensemble autour d’une table, la Freebox n’existerait pas ».
Même constat pour Station F, le phare de la Tech à Paris qui n’aurait pas eu le succès actuel en distanciel. « Jamais il ne nous est venu à l’esprit que ce lieu soit dématérialisé. La station F regroupe près de 1 000 startups, soit plus de 1 000 entrepreneurs présents pour créer les grandes entreprises de demain ». Autrement dit, les innovations dans le monde des startups ne peuvent selon lui émerger sans des connexions physiques dans un seul et même lieu technologique.
Le milliardaire met également en avant 42, son école de code informatique sans professeur lancée à Paris en 2013 et devenu depuis un réseau à travers le monde. « Certains pourront dire que c’est un concept qui aurait pu fonctionner en distanciel, mais pourtant, on l’a pensé d’entrée de jeu comme un projet en présentiel, car justement, tout repose sur l’échange avec l’autre. C’est une école sans prof qui ne marche que grâce au peer to peer learning* entre les étudiants . Et à chaque fois qu’on a essayé de mettre cette école en distanciel, ça n’a pas fonctionné », assure-t-il.
Dernier exemple représentatif, le campus agricole Hectar lancé en 2021 qui vise à penser à l’agriculture de demain grâce à la tech.« Nous voulions que nos élèves soient capables de mélanger technologie et agriculture afin d’imaginer de nouvelles manières de cultiver », a t-il indiqué et d’assurer encore une fois qu’à distance cela n’aurait pas fonctionné. Plutôt logique, puisque le campus est une ferme en lui-même.