France Télévisions : des députés veulent une suppression des pubs et taxer les géants du numérique
Un nouveau rapport sera présenté ce mercredi à l’Assemblée nationale comprenant 30 propositions visant à réformer en profondeur l’audiovisuel public.
Demain, les règles de l’audiovisuel public seront questionnées par un rapport déposé par Jean-Jacques Gaultier (LR) et Quentin Bataillon (Renaissance), devant l’Assemblée nationale. C’est en tout cas l’ambition des deux députés qui affirment qu’il “faut révolutionner l’audiovisuel public” avec leurs 30 propositions.
Sans souhaiter tout casser pour repartir de zéro, les élus entendent suggérer un renforcement des spécificités du secteur et la pérennisation de son financement à travers ces nombreuses mesures. L’une d’entre elle pourrait plutôt agiter le secteur avec la suppression des annonceurs entre 20h et 6h sur les chaînes nationales et les plateformes de France Télévisions.
France 2 ou France 3 verraient ainsi disparaître leurs spots de parrainage durant ce créneau horaire mais ce n’est pas tout. Les spots de publicité avant la diffusion d’un replay d’une série ou d’un documentaire sur le site seraient également supprimés, le rapport préconisant “zéro publicité”, qui serait “un élément fort de différenciation vis-à-vis du secteur privé“. Une idée qui a été portée par la comparaison avec nos voisins : la BBC ne dispose d’aucune recette publicitaire sur ses chaînes nationales, en Espagne la réclame est interdite depuis 2009 sur la RTVE, en Allemagne, elle est prohibée autour des programmes pour enfants et des émissions culturelles, mais aussi à partir de 20h, les jours fériés et les dimanches.
Les deux députés à l’origine du rapport jugent “excessif” le recours au parrainage sur les chaînes du groupe France Télévisions. Depuis 2018, les chaînes de l’audiovisuel public ont vu passer leurs recettes publicitaires globales de 348 millions à 393 millions d’euros l’an passé. Une critique déjà émise par l’ACP, regroupant TF1, M6, Canal+ et Altice. Les députés vont même plus loin que l’association en souhaitant “une diminution progressive de la publicité, sous toutes ses formes, sur les antennes télévisées comme radiophoniques du service public». Pour compenser la perte de recettes engendrée par une telle mesure, les deux élus veulent faire payer les géants du numérique.
Source : Le Figaro