5G : Huawei va fabriquer ses équipements réseau en France
Pour sa première usine hors de Chine, Huawei a choisi la France. L’usine en question permettra l’assemblage d’équipements réseau 5G et 4G, ainsi que leurs tests et leur installation logicielle.
Dans un contexte de pressions nord-américaines pour l’éloigner de la 5G au motif de risques d’espionnage, et à l’heure où les opérateurs attendent toujours les autorisations de l’Anssi pour savoir s’ils pourront ou non utiliser les équipements Huawei dans les réseaux mobiles de nouvelle génération, le groupe chinois a décidé de frapper fort pour faire pencher la balance du bon côté.
Par la voix de son président Liang Hua, en déplacement à Paris pour l’occasion, Huawei a annoncé l’ouverture de sa première usine hors de Chine dédiée aux antennes de téléphonie mobile. Et c’est la France, où existent déjà cinq centres R&D, qui a été choisie pour son implantation pour sa position au sein de l’Europe, la maturité de ses réseaux et sa main-d’oeuvre hautement qualifiée.
Si le lieu exact reste à l’étude, Huawei se dit prêt à investir 200 millions d’euros et créer 500 emplois directs, dans un premier temps. Le géant chinois des télécoms a précisé que l’usine, d’où sortiront – au moins dans un premier temps – des antennes 4G et 5G, ne se cantonnera pas à l’assemblage.
Accessible aux gouvernements et aux opérateurs télécoms, elle permettra également de tester la sécurité du matériel et d’installer la partie logicielle. “Ce n’est pas un site d’assemblage. L’usine devra aussi assembler des produits finaux, les tester et charger les logiciels nécessaires”, précise en effet le groupe. Et d’ajouter que “l’usine produira chaque année une valeur ajoutée de 1 milliard d’euros. En termes de volume, c’est assez conséquent”.
Du côté du gouvernement, on dit accueillir “positivement” la nouvelle, bonne “pour l’emploi et pour le territoire”, tout en insistant sur le fait que cela ne change pas la “politique en matière de sécurité des réseaux”. Et d’ajouter que “les équipements sont autorisés au cas par cas, selon une liste de critères claire et objective”.
Officiellement, le ton ne baisse pas. À voir ensuite si, dans les faits, cette volonté de montrer patte blanche pourrait détendre l’atmosphère et rendre les autorisations moins compliquées.
Source : Les Echos