Alors que la technologie continue d’être adoptée par de plus en plus de fabricants de smartphones, les opérateurs craignent de perdre la main.
La carte SIM a du souci à se faire face à sa descendante virtuelle, l’eSIM. Alors que de plus en plus de constructeurs la proposent directement sur l’appareil, voir même avec la possibilité d’enregistrer plusieurs profils sur l’appareil, les opérateurs s’inquiètent de la situation.
En France, près de 80 modèles proposent aujourd’hui cette technologie et les constructeurs poussent en ce sens du fait des avantages de l’eSIM : facilité d’utilisation, dématérialisation à terme, un gain d’espace précieux pour d’autres composants du smartphone comme une batterie plus grande… Le changement s’est fait en douceur avec un système couplant support pour la carte SIM et disponibilité de la version virtuelle. Mais Apple commence à bousculer ce modèle.
Premier à avoir proposé des smartphones compatibles, il envisagerait, pour son iPhone 15, de ne tout simplement plus proposer de port SIM sur différents marchés comme il l’a fait aux États-Unis. De quoi relancer un sujet de débat fréquent entre les opérateurs et le constructeur américain. ” Lors des premiers lancements, il y a eu un tollé chez les opérateurs. La carte SIM, c’est un élément physique de la relation entre un client et un opérateur. Sans elle, ces derniers craignent d’être désintermédiés” précise Jacques Assaraf, responsable de l’industrie des télécoms chez Capgemini. Un dirigeant d’opérateur quant à lui s’inquiète : « l’idée que cela soit Apple ou Samsung qui vous montrent les forfaits auxquels vous avez droit terrorise un peu. Qui nous dit que ces deux-là ne vont pas prendre goût à l’activité d’opérateur ? ».
Ce n’est pas le seul point qui interroge : l’eSIM permet un changement de forfait très simple et ainsi peut entraîner un renouvellement plus fréquent. De plus, elle supprime les frais d’itinérance puisque grâce à un simple QR Code, il est possible d’activer un service d’opérateur à coût compétitif en peu de temps. Des revenus certes peu élevés pour les opérateurs, mais très bénéficiaires.
D’après une étude citée par Transatel, la valeur du marché pourrait gagner 10 milliards de dollars en 2023 et le nombre de smartphones compatibles devrait passer “de 1 à 3.5 milliards entre 2023 et 2027.” “Depuis la fin du Covid, l’activité explose” affirme le PDG de Transatel, estimant que la carte SIM est “condamnée” à terme.
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