Salto : un “investissement absurde” pour “un échec annoncé” selon le Sénat
A l’heure où les jours sont comptés pour la plateforme de SVOD Française, la commission des finances du Sénat déplore la gestion du projet.
Lancé en octobre 2020, le service de SVOD français Salto va très probablement baisser le rideau. La présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte doit en effet acter le 20 janvier la “cessation des activités” et la “dissolution”, de la plateforme lors d’un Comité social économique (CSE) central extraordinaire.
Une aventure de courte durée et Roger Karoutchi, rapporteur spécial des crédits dédiés à l’audiovisuel public au sein de la commission des finances du Sénat revient sur l’existence du service et déplore un investissement pour rien.
Le sénateur affirme dans un communiqué avoir “alerté dès la création de cette plateforme sur le problème de positionnement que celle-ci allait rencontrer face aux géants américains. Il s’était, en outre, interrogé sur la stratégie d’investissement de France Télévisions. L’opportunité pour le groupe public de rejoindre dans ce projet les groupes TF1 et M6 n’apparaissait pas claire, pour un groupe public. ”
De plus, il déplore que le service public n’ait été là “que pour combler les pertes, soit 42 millions d’euros fin 2021“, étant donné que France Télévisions n’était pas éditeur de programmes et n’avait pas connaissance du détail des investissements liés à la plateforme lorsqu’il a rejoint le projet. “Il est aberrant que le groupe public se trouve en position de combler les pertes d’un service mettant notamment en vente des séries produites initialement pour le service public et financées à ce titre par la ressource publique“, affirme le sénateur.
Il appelle ainsi à ce que le coût de Salto, qualifié “d’investissement absurde” soit actualisé et transmis au parlement rapidement. Il pointe également du doigt le “silence du Gouvernement sur cet échec annoncé“, estimant que l’exécutif doit inciter à une réforme de l’audiovisuel public, en intégrant notamment le développement d’une stratégie numérique “respectant la spécificité du service public“.