Orange, Free et Bouygues vont payer plus cher la fibre de SFR dans certaines zones, les opérateurs grognent
Après avoir longtemps pesté sur les tarifs appliqués par Orange, SFR décide d’augmenter le prix de gros de sa fibre facturé aux opérateurs en zone moyennement dense. De quoi faire grincer des dents ses rivaux.
Le torchon brûle entre l’opérateur au carré rouge et ses concurrents directs. La filiale d’Altice a en effet pris la décision de revoir à la hausse les prix de gros facturés aux autres opérateurs pour se raccorder à son propre réseau FTTH en zone AMII, dans exactement 641 communes, soit 2,5 millions de locaux.
La hausse serait conséquente et pour le moins irritante selon un acteur du marché, rapporte Les Echos. Par exemple, si un opérateur souhaite obtenir une tranche de 5 % des logements dans une zone concernée et fibrée par SFR, il devra désormais payer 5,90€ par ligne et par mois, soit une augmentation de 9%. De son côté, Orange demande 5,48€. Pire encore encore s’agissant de la location à la ligne. Déjà plus onéreux que l’opérateur historique et ses 13,20€ facturés, SFR aurait appliqué une hausse de 2% à son tarif, lequel grimpe à 16,73€.
De quoi faire grincer des dents Orange, Free et Bouygues, jugeant notamment ces tarifs délirants à l’heure où les prix de gros sont plutôt à la baisse. Le déploiement de la fibre étant de plus en plus conséquent, les coûts diminuent, en toute logique…
Selon le quotidien, l’Arcep est plutôt remonté et suit l’affaire, l’opérateur serait dans son viseur. Pour sa défense, SFR estime que la révision de ses tarifs de gros n’est seulement que de “quelques centimes”. Et d’ajouter que cette hausse lui permet de « tenir compte des coûts de maintenance plus importants, du fait notamment de dégradations ». Reste que la pilule est bien difficile à avaler pour les opérateurs qui pourraient saisir le régulateur pour arbitrer ce différend.
Pour rappel, Free co-investit avec SFR en zone AMII, les deux acteurs ont signé l’année dernière un contrat d’accès en cofinancement sur les mêmes principes [que celui conclu avec Orange, ndlr], à hauteur de la part de marché locale souhaitée, à travers l’acquisition de tranche de 5%”.