Clin d’oeil : un poème tout en ironie de l’Avicca visant le régulateur et les opérateurs
L’association des collectivités engagées dans le numérique tacle le mode STOC, l’Arcep et les opérateurs. Au lieu d’un communiqué, l’AVICCA publie un poème critique.
A l’heure où l’état des réseaux en fibre optique est sous le feu des projecteurs et souvent pointé du doigt (plats de nouilles, arrachage de lignes, malfaçons), l’Arcep a décidé de réaliser une analyse de terrain menée sur un échantillon d’équipements FTTH, à savoir 840 points de mutualisation et 3600 points de branchement optique (PBO) dans 50 départements, dont elle a publié les conclusions début décembre.
“Des défauts, en particulier sur l’état des câblages, ont été constatés sur une proportion non négligeable de PM et de PBO”, a indiqué le régulateur. Et d’ajouter que seule la moitié des câblages des points de mutualisation visités “respecte les règles de l’art relatives à l’étiquetage des câbles et à leur organisation. De plus l’état du câblage apparait d’autant plus dégradé que le nombre de cordons raccordés au PM est important”. En revanche, l’état des câblages des PBO visités “est globalement correct dans la majorité des cas”, a-t-il précisé.
En réaction, l’AVICCA, association des collectivités engagées dans le numérique publie aujourd’hui une critique aiguisée visant la responsabilité du mode STOC (Sous-traitance opérateur commercial), soit le mode opératoire utilisé pour le raccordement des abonnés sur les réseaux de fibre. Dans son viseur aussi, les opérateurs qui “minimisaient” les problèmes. L’Arcep en prend aussi pour son grade, le gendarme des télécoms a voulu se rendre compte par lui-même des malfaçons via son analyse terrain, alors que “ni les particuliers, ni les élus ne doutaient de la responsabilité du mode STOC”.
Résultats de l’analyse terrain de l’Arcep : les réseaux fibre optique malades du mode STOC
Un mal que répandent les opérateurs,
Mal que l’Arcep pour être à l’heure
Accepta afin de raccorder en fibre les internautes,
Le mode STOC (puisqu’il faut l’appeler par son nom),
Capable de détruire en un jour un point de mutualisation,
Faisait faire aux réseaux fibre la faute ;Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés.
On n’en voyait point d’occupés
À défaire ici un PM, là un PBO, là encore une prise optique ;
Arracher la fibre du voisin était devenu un grand classique ;
Ni particuliers ni élus ne doutaient
De la responsabilité du mode STOC.
Les opérateurs pourtant minimisaient :
– Les problèmes sont rares et seront vite résolus. » Et toc !L’Arcep tint conseil, et dit : « Mes chers amis,
Je crois que le problème est plus grave qu’on le dit.
Il nous faut objectiver cette infortune ;
Que l’on mesure in situ l’état des installations
Que l’on en fasse l’évaluation ;
Peut-être en aurons-nous enfin une vision commune ? »L’Arcep nous apprend que son analyse de terrain
Révèle un mal généralisé
Et que les équipements les plus atteints
N’étaient pas les PM comme un temps envisagé.
L’état de nos réseaux est bien plus compromis
Par l’état des PBO, surtout ceux enfouis,
L’absence d’étanchéité compromet leur durabilité.– Qu’importe, répond le chœur des OC,
En attendant, le réseau continue de fonctionner.
Ceci n’est que fable, cessons de toujours parler de malheur,
Et s’il y a urgence, nous nous hâterons avec lenteur,
Car migrer nos clients plus vite et moins cher reste LA priorité en lice
Au prix s’il le faut du réseau de l’OI et de nos sous-traitants faire sacrifice.