Installer la 5G dans les villages accroît la consommation électrique des sites de 40 % selon la Fédération française des télécoms qui souhaite baisser le rythme des déploiements dans les campagnes au nom de la sobriété énergétique.
Soumis à des obligations de déploiement de la 5G dans les campagnes, Orange, Bouygues Telecom, SFR ( mais pas Free) ont formulé début novembre une demande sujette à polémique à Bercy et au ministre de la Transition numérique, Jean-Noël Barrot. La requête est claire : la Fédération française des télécoms dont ils font partie souhaite un assouplissement réglementaire dans les zones rurales afin de leur permettre de réduire de 5 % la consommation électrique de leurs réseaux en 2023.
Dans cette note consultée par Les Echos, la FTT s’inquiète de la hausse des prix de l’énergie et brandit le drapeau de la sobriété énergétique : « le rythme de déploiement de la 5G [ ] dans les zones moins denses pourrait être interrogé », propose la Fédération, ce qui permettrait aux opérateurs une baisse de 1,4% de la consommation électrique de leurs réseaux, le gain serait même de 5% si l’Etat accepte de revoir d’autres obligations.
Si les opérateurs ont tous présenté en octobre leur plan de sobriété énergétique avec de nombreuses mesures, les réseaux mobiles sont très énergivores et leur posent problème. Si les telcos n’ont cessé de répéter que la 5G consommera deux fois moins d’énergie que la 4G à son lancement, et 10 fois moins à horizon 2025, ils estiment aujourd’hui qu’installer une antenne 5G 3,5 GHz dans les campagnes sur un site existant « accroît la consommation électrique du site de 40 % ». A contrario dans les zones très denses, la 5G permet un trafic de données plus important avec moins d’énergie.
Si ce prétexte énergétique est mis en avant, il se pourrait que les opérateurs cherchent plutôt à faire des économies financières puisque implanter une antenne coûte cher dans les zones moins denses et que payer l’Ifer les embêtent. Vient aussi la question de l’apport réel de la 5G dans les usages actuels chez les particuliers. Si son adoption se fait petit à petit dans les grandes villes, qu’en est-il dans les campagnes où les stratégies des opérateurs divergent ? Ces interrogations pourraient pousser certains acteurs à vouloir mettre le pied sur le frein.
Pour l’heure, le ministère de la Transition numérique balaie d’un revers de main cette demande. « La 5G permet de diviser la consommation électrique du réseau mobile par 10 par rapport à la 4G. Pour ne pas créer une nouvelle fracture territoriale, il est nécessaire que les opérateurs respectent les engagements pris vis-à-vis de l’Arcep ».
Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free se sont engagés à déployer 3 000 antennes 5G en 2022, 8 000 en 2024 et 10 500 en 2025 dont 20 à 25 % dans des zones rurales. Sur les objectifs globaux, ils sont en avance avec plus de 4000 sites déployés chacun.
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