Fibre optique : la filière appelle Orange, Free, SFR et Bouygues Telecom à “mieux payer” les sous-traitants
Infranum , la principale fédération des industriels des télécoms, a pris la parole hier pour des sous-traitants “en souffrance”.
Un cri d’alarme pour la filière. Philippe Le Grand, à la tête d’Infranum appelle les opérateurs à mettre en place une meilleure rémunération pour les sous-traitants se chargeant de déployer la fibre optique dans un contexte difficile. En effet, alors qu’inflation fait grimper les frais, les tarifs pratiqués par les opérateurs sont jugés trop bas par ces entreprises dont beaucoup, y compris les plus gros, estiment avoir le couteau sous la gorge.
Si des noms peuvent être connus pour les plus importants acteurs dans le domaine, comme Sogetrel, Circet, Constructel ou encore Ineo, ces entreprises travaillent également avec de nombreux sous-traitants plus locaux et moins importants en terme de moyens. Et si la plupart n’osent pas se plaindre auprès des opérateurs de peur de perdre leur chiffre d’affaire, Infranum a pour sa part haussé le ton face à une urgence.
“Il faut que ceux qui sont en bout de chaîne puisse gagner leur vie dignement” insistait Philippe Le Grand hier lors d’un colloque à Toulouse. Si l’appel concernait tous les opérateurs commerciaux, Orange était particulièrement visé de par sa position. “Si Orange tousse, c’est toute la filière qui tremble. Nous avons besoin de signaux forts” développe-t-il. La nouvelle Directrice Générale de l’opérateur historique a pour sa part répondu avoir augmenté “les tarifs de 2.2% pour les contrats en cours” depuis le mois de juillet. Elle reconnaît cependant que la mesure ne “résout pas totalement les choses“. La dirigeante d’Orange rappelle cependant que l’inflation et la hausse des coûts est également un problème pour l’opérateur.
Jean-Noël barrot, Ministre délégué en charge du Numérique et des Télécoms a quant à lui annoncé la création d’un groupe de travail pour faire le point sur le partage de la valeur dans le secteur de la fibre optique, avec des propositions devant voir le jour d’ici à la fin de l’année. Un dossier important pour l’exécutif, puisque si la filière devait s’effondrer, l’objectif de couvrir toute la France en fibre en 2025 ne sera jamais atteint. Cependant, le ministre a également soulevé le fait que cette problématique de “mieux payer” les sous-traitants n’était “pas sans lien” avec des problèmes de qualité d’intervention remontant fréquemment.
Laure de la Raudière, présidente de l’Arcep, s’est également exprimée sur le sujet : « il serait délétère qu’un maillon de la chaîne de l’industrie de la fibre soit fragilisé, a affirmé la cheffe de file du régulateur des télécoms. Sinon, nous risquons un arrêt des déploiements et des raccordements». Malgré cela, l’Arcep n’a pas le pouvoir de modifier les contrats entre les opérateurs et les sous-traitants, ceux-ci relevant du droit privée. Cependant, le régulateur des télécoms compte saisir le Médiateur des entreprises sur la question.
Source : La Tribune