Fibre : le sous-traitant d’Orange Scopelec placé en redressement judiciaire, l’opérateur n’a pas apporté les fonds promis
La situation se corse davantage pour la première coopérative ouvrière de France, qui vient d’être placé en redressement judiciaire le 26 septembre dernier par le tribunal de commerce de Lyon.
Scopelec au pied du mur après avoir perdu une partie de ses contrats avec Orange. Le tribunal de commerce de Lyon a fixé la date limite de remise des offres de reprise au 2 novembre et le jugement au 2 décembre pour cette société dont la dette est estimée à 150 millions d’euros. Depuis novembre 2021 et la perte de 60% de ses contrats avec Orange pour le raccordement et l’entretien des réseaux fibre et cuivre, Scopelec a tout essayé pour se maintenir a flot.
Cependant, Orange représentant jusque-là les deux tiers de son activité, la perte de 40% de son chiffre d’affaire reste très difficile à absorber. Le directeur technique et du système d’information d’Orange France, Marc Blanchet, explique : ” Ils ont perdu des lots dans certaines zones – même s’ils en ont aussi gagné dans le Sud-Est – parce que la qualité des prestations était devenue médiocre. Or nous avons élevé notre niveau d’exigence dans les nouveaux appels d’offres, parce que les clients souhaitent plus de qualité et ne veulent plus attendre un rendez-vous pendant deux jours [pour une panne]”. Pour l’ancien dirigeant de Scopelec, Orange avait au contraire choisi des prestataires moins chers.
Dans le but d’éviter la disparition de la société, des négociations avec Orange ont eu lieu avant l’été. L’opérateur historique avait par exemple proposé de fournir des commandes supplémentaires de 45 millions d’euros sur dix-huit mois et d’acquitter 20 millions d’euros de créances. Cependant, les fonds n’ont pas été apportés explique Marc Blanchet. “L’idée de fournir des commandes supplémentaires est tombée d’elle-même parce que Scopelec a eu beaucoup de départs et n’arrive même plus à assurer le volume d’activité qu’on lui a confié” confie-t-il. Si l’opérateur historique n’a pas apporté les 20 millions promis, c’est ” parce qu’il n’y a pas de garantie de pérennité de l’entreprise dans le plan de sauvegarde” annoncé par la Scopelec.
De son côté, l’Union régionale des Scop se penche sur une reprise partielle si elle trouve assez de salariés actionnaires prêts à réinvestir au moins 4000€ chacun dans une nouvelle société. « Le divorce entre Orange et Scopelec est consommé, explique Cyrille Rocher, directeur de l’Union des Scop d’Occitanie. Maintenant, il faut aller de l’avant et nous allons essayer de déposer une offre de reprise, en disant à Orange qu’il a une responsabilité sociale. »
Source : Les Echos