L’Avicca déplore aujourd’hui l’absence de perspective de complétude des réseaux fibre d’Orange, Free, SFR et Bouygues dans les grandes villes. L’opérateur historique et la filiale d’Altice semblent même avoir “lâché l’affaire” dans les zones moyennement denses.
“L’objectif d’une fin des travaux de déploiement de la fibre optique pour fin 2025/début 2026 ne doit pas être perdu de vue”, tient à rappelerl’association des collectivités engagées dans le numérique.
Avec un cap fixé à 100% de couverture en 2025, le déploiement de la fibre optique continue, malgré un ralentissement. Au cours du deuxième trimestre 2022, 1,2 million de locaux ont été rendus raccordables à la fibre, soit 20% de moins que lors du deuxième trimestre 2021. Pas de quoi rassurer alors que l’Observatoire InfraNum Avicca prévoyait une décrue rapide du rythme des déploiements à partir de 2023. “Celle-ci semble arriver plus vite que prévu”, alerte aujourd’hui l’association.
Les points d’inquiétude concernent de déploiement dans toutes les parties du territoire. D’abord la zone très dense, où il n’ya toujours “aucune perspective de complétude”. Cette dernière est selon l’Avicca “la parfaite illustration des conséquences du désengagement progressif des opérateurs à déployer de nouvelles prises sur cette zone. Iliad/Free s’est désengagé le premier, avec une moyenne mensuelle de 800 nouvelles prises FttH raccordables ces 8 dernières années. Côté SFR, sur la même période, la moyenne mensuelle est de 2300 prises, et ce chiffre n’est même plus atteint en moyenne trimestrielle. Quant à Orange, si l’opérateur historique conserve encore une capacité de production, celle-ci fond bien trop rapidement. Le résultat de ce désengagement est logique : la complétude de la zone très dense est à l’arrêt, le solde net (construction de nouvelles prises FttH – construction de nouveaux logements) est de 60 000 nouvelles prises FttH. A titre d’illustration, c’est le nombre de locaux non encore raccordés à la fibre pour la seule ville de Paris.” Les communes de la zone très dense pourraient ainsi, avec celles des zones AMEL (être les dernières où le réseau cuivre d’Orange pourra être fermé.
En zone AMII déployée par Orange et SFR, l’Avicca tire aussi la sonnette d’alarme, “encore deux trimestres à ce rythme de décrue et la zone AMII sera à l’arrêt. On pouvait penser qu’il était difficile de faire pire qu’au premier trimestre 2022. Orange et SFR ont relevé ensemble le challenge et y sont parvenus. Chapeau bas. Avec moins de 200 000 nouveaux raccordements sur la zone AMII de 2011, il faut remonter très loin dans le temps pour trouver d’aussi mauvais chiffres”.
Les comptes semblent aussi loin d’être bons en matière de complétude, jugée “très insuffisante alors même que les opérateurs sont sensés avoir tout terminé pour la fin de cette année”. Pire encore, les travaux n’ont toujours pas démarré dans une cinquantaine de communes. Environ 87% des locaux des communes sur lesquelles Orange s’est engagé ont été rendus raccordables, contre 94% pour les locaux où SFR est gestionnaire.
Le salut vient une nouvelle fois des réseaux d’initiative publique où les résultats sont bons, “en progression notable par rapport au T1 mais une régression tout aussi notable (-55 000 prises) par rapport au deuxième trimestre de 2021 ! C’est même la première fois depuis 2017 qu’une telle situation est observée. Rien qui puisse inquiéter, mais il convient d’être vigilant”, précise l’Avicca.
Les RIP ont ainsi accueillis près de 800 000 nouveaux locaux éligibles tandis que les zones moins denses d’initiative privées ont enregistré 250 000 nouveaux locaux. Un rythme globalement comparable à celui de l’année dernière, a fait savoir pour sa part l’Arcep. Quant aux zones AMEL (appels à manifestation d’engagements locaux), elles enregistrent un déploiement dépassant les 400 000 locaux éligibles à la fin du second trimestre 2022. “La moitié des communes de cette zone est désormais en chantier. Autre motif de satisfaction relative : c’est la zone AMEL qui tire l’ensemble de ces zones où les déploiements privés ont remplacés les initiatives publiques. Bon, évidemment, pas de quoi pavoiser, les engagements restent non respectés, le retard s’accroît toujours, mais de moins en moins vite”, l‘Avicca se se console comme elle peut.
Ainsi, au total et au 30 juin 2022, 32 millions de locaux étaient éligibles aux offres fibre optique dans l’Hexagone. Avec 16% de foyers en plus qu’il y a un an, environ trois quarts des locaux peuvent aujourd’hui en profiter. Côté abonnements, 825 000 nouveaux foyers ont souscrit au FTTH pour un total de 16.3 millions d’abonnés. 51 % des abonnements internet à haut et très haut débit sont désormais en fibre optique.
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