Vente de TDF : de nombreux candidats, mais pas Orange
L’opérateur historique aurait d’autre priorités et ne s’est pas positionné pour racheter la TowerCo, selon plusieurs sources.
Les dernières offres de rachat pour l’opérateur d’infrastructure viennent de tomber hier et Orange n’est pas de la partie. Le groupe canadien Brookfield, premier actionnaire de TDF avec 45% des parts, cherche en effet à vendre et les candidats se bousculent autour d’un dossier plus complexe qu’il n’y paraît.
D’après plusieurs sources, des fonds d’investissements et des opérateurs sont en effet intéressés, comme c’est le cas pour le suédois EQT, Blackstone avec sa société Phoenix Tower, ou encore American Tower. Un des candidat, Digital Bridge, a même récemment réalisé une opération avec Brookfield pour racheter 51% des tours allemandes de Deutsche Telekom et lorgne désormais TDF.
Orange n’est pas en course
Dans cette opération, les regards sont également tournés vers l’ancienne maison-mère de la société, qui n’a cependant pas souhaité participer. ” Ce n’est pas dans leurs priorités. Orange n’a pas d’intérêt pour une minorité du capital. Le processus est complexe. Tout le monde attend de voir dans quelle zone de prix on se situe ” explique une source proche du dossier. “Ce serait difficile pour Orange d’expliquer en tant que minoritaire à ses coactionnaires qu’il va découper TDF pour faire des synergies avec sa filiale Totem” précise une autre.
En effet, l’opérateur historique assume depuis longtemps une position différente de celle de ses concurrents, qui ont vendu certaines tours : Orange n’est pas vendeur, mais plutôt acheteur. Il a d’ailleurs créé Totem, sa propre TowerCo en fin d’année dernière pour gérer ses 26 000 pylônes français et espagnols. Cependant, si cette position a été affirmée par l’opérateur historique, aucune opération majeure n’a été lancée dans ce sens.
Cependant, rien n’est joué. D’ici la fin de la semaine, les coactionnaires de TDF, APG et PSP, vont bénéficier du droit de préemption et pourront proposer une offre pour racheter les 45% de Brookfield, en se basant sur le meilleur prix obtenu des candidats de mercredi. Si ce montant n’est pas trop élevé, ces derniers devraient s’emparer des parts du Canadien, explique une source proche du dossier, mais “si c’est trop élevé, le processus d’enchères reprendra avec les candidats à la rentrée de septembre“. Face à cette situation, d’autres actionnaires de TDF pourraient alors profiter d’un prix haut pour revendre leur participation, avec la possibilité que ce ne soit plus 45%, mais le contrôle entier de TDF qui soit en jeu.
Source : Les Echos