Reconnaissance faciale : la CNIL veut un débat éclairé pour éviter les dérives de la technologie
Tout en rappelant qu’elle n’a pas de rôle décisionnaire, la CNIL rappelle son rôle de conseil auprès du gouvernement et d’information auprès du grand public. À l’heure où la reconnaissance faciale commence à se déployer, notamment dans les smartphones que nous sommes toujours plus nombreux à avoir dans la poche, la CNIL invite ainsi à “un débat à la hauteur des enjeux” de cette technologie.
La Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés invite en effet à un questionnement concernant l’utilité et la légitimé de la reconnaissance faciale au cas par cas, plutôt qu’une acceptation globale qui déboucherait sur une “accumulation progressive de nouveaux cas d’utilisation de cette technologie, par sa diffusion à bas bruit dans la vie quotidienne des citoyens”, à cause de laquelle “la société aurait changé sans que ce changement ait fait au préalable l’objet d’un débat d’ensemble et d’un choix politique délibéré”.
Pour la CNIL, “la reconnaissance faciale appelle des choix politiques : sur le rôle dévolu à la technologie, sur ses effets sur les libertés fondamentales des individus, sur la place de l’humain à l’ère numérique”. Elle insiste sur le fait que “le sujet est complexe et mérite un débat lucide et approfondi”. Il s’agit de “garder la main sur le modèle de société que nous souhaitons”.
Pour cela, la CNIL va s’appuyer sur son expertise technique pour clarifier la technologie et son utilité auprès du grand public, mettre en lumière les risques technologiques, éthiques, sociétaux liés à cette technologie (blocage d’accès à un service, usurpation d’identité, etc.), rappeler le cadre s’imposant aux dispositifs de reconnaissance faciale et préciser le rôle de la CNIL lors du déploiement de nouveaux dispositifs.