L’ONU ne veut plus de coupure d’internet et considère qu’il s’agit d’une atteinte aux droits de l’homme
Lors d’évènements de protestation, certains gouvernements n’hésitent pas à couper l’accès aux services mobiles et fixes pour empêcher une réponse organisée. Pour l’ONU, il faut que cela cesse.
La coupure d’internet par l’État a des effets dramatiques. Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU s’est attaqué à la question des arrêts d’internet actés délibérément par les gouvernements. “L’une des principales conclusions du rapport est que lorsque vous voyez une coupure se produire, il est temps de commencer à s’inquiéter des droits de l’homme“, déclare Peggy Hicks, responsable de la division de l’engagement thématique.
Dans son rapport, l’institution affirme que “couper l’internet cause des dommages incalculables, tant sur le plan matériel que sur celui des droits de l’homme”. Elle cite quelques exemples des conséquences dramatiques que ces actes entraînent : hôpitaux ne pouvant contacter leurs médecins, électeurs privés d’informations, artisans coupés de leurs clients, manifestants pacifiques attaqués sans possibilité d’appeler à l’aide…
Plusieurs exemples peuvent venir en tête et le premier cas de coupure délibérée du réseau a eu lieu en Égypte, en 2011. En effet, pendant les manifestations de la place Tahrir, des centaines d’arrestations et des meurtres ont eu lieu, alors que les manifestants ne pouvaient joindre personne. Depuis, ce phénomène s’est étendu explique Peggy Hicks, en citant la coupure d’internet en Iran en 2019 durant la répression de manifestation, une autre au Bélarus face à la contestation des élections de 2020 ou encore l’année dernière, en Birmanie, avec des coupures répétées.
La coalition #KeepItOn, surveillant ces blocages, en a documenté 931 entre 2016 et 2021 et ce à travers 74 pays. Certains ont par ailleurs bloqué les communications à plusieurs reprises et parfois sur de longues périodes. Cependant, l’ONU reconnaît qu’il est difficile de récolter des informations sur les fermetures et sur d’autres mesures plus ciblées comme le blocage de l’accès à de gros sites, la réduction de la bande passante ou encore la limitation des services mobiles.
Source : AFP