Le réseau cuivre d’Orange estimé à près de 8.8 milliards d’euros
Les coûts du démontage du réseau devrait modérer les revenus sur lesquels Orange pourra compter lorsqu’il aura récupéré les câbles fournissant l’ADSL et la téléphonie aux Français.
Un réseau qui vaut de l’or ? Le cours du cuivre a explosé durant ces dernières années et avec près 1.1 million de kilomètres de câbles en cuivre à travers l’Hexagone, Orange devrait pouvoir s’attendre à une belle enveloppe en revendant le métal composant son réseau qui doit être démantelé en 2030.
D’après l’Arcep, Orange disposait en 2010 de 110 millions de paires kilomètres de câbles. Si Orange n’a pas pu confirmer ce chiffre à l’heure actuelle, en se basant sur le cours actuel du cuivre (8 514€ la tonne) et le poids d’une paire de cuivre d’un kilomètre (8.96kg), le réseau représenterait ainsi 985 600 tonnes de cuivre, valant aujourd’hui la somme rondelette de 8.83 milliards d’euros d’après les calculs de la Tribune.
Il s’agit d’une estimation qu’Orange juge “excessivement élevée” et “prématurée”, puisque le démontage du réseau ne débutera qu’en 2030 et le cours du cuivre pourrait baisser d’ici là. De plus, est-ce vraiment la somme que l’opérateur historique récoltera lors du démantèlement ? Non. Tout d’abord, une partie du réseau restera sur place : si toutes les lignes aériennes devraient disparaître du paysage, difficile d’envisager de se débarrasser de l’intégralité des lignes enfouies sous terre, au vu des travaux que cela demanderait. « La dépose du réseau enterré devra être étudiée selon les spécificités et ses possibles impacts sur l’environnement », précise le telco.
De plus, enlever et retraiter les câbles coûte cher. Il faut retirer le cuivre des gaines, retirer les isolants et les armures et cela “occasionnera aussi une perte de métal” explique un industriel du câble. En retranchant le coût de ces opérations, le réseau devrait tout de même rapporter “quelques milliards” à Orange.
Une estimation qui dessert Orange
Présenter ce réseau comme une source de revenus importante ne fait pas vraiment les affaires de l’opérateur historique. En effet, celui-ci milite depuis longtemps pour ne pas avoir à supporter le chantier de la fin du réseau cuivre seul. Il présente notamment comme argument qu’il débourse 500 millions d’euros par an pour entretenir le réseau, une somme qui finira par dépasser ses recettes au fil de l’adoption de la fibre optique. « Cette fin de vie du cuivre ne doit pas seulement être supportée par Orange en termes d’impact économique compte tenu du coût de ce réseau, qui augmente, alors que le nombre de clients baisse », a déclaré Fabienne Dulac, la patronne d’Orange France, l’été dernier.