La vente de 3000 antennes de SFR scrutée de près par le gouvernement
La question de l’acheteur potentiel d’une partie du parc de SFR à l’américain Phoenix Tower fait virer une opération de cession d’antennes au casse-tête juridique.
Cellnex veut récupérer une partie des équipements mobiles de la filiale d’Altice, mais a du faire des concessions. Si l’Autorité de la concurrence a en effet donné son accord en octobre dernier, elle a également imposé des conditions. Notamment la cession à un ou plusieurs opérateurs d’un tiers des 10 000 antennes détenues par Hivory, la filiale de SFR les gérant initialement.
Cependant, c’est au sujet du potentiel acheteur que la situation se complexifie. En effet, il s’agit de Phoenix Tower International (PTI), entreprise américaine. Le dossier devient très long à traiter, étant sur la table de l’Autorité de la concurrence depuis janvier. Elle doit ainsi trancher si l’acheteur, à la différence de fonds d’infrastructure, doit être considéré comme un nouvel entrant. Mais même si un feu vert est accordé, l’affaire passera également entre les mains de Bercy.
En effet, la question se pose du fait de la nature sensible du dossier, touchant aux télécommunications. La cession de 3000 antennes, dont plusieurs centaines de toits-terrasses situés à Paris à une entreprise qui doit se tenir aux lois extra-territoriales américaines invite à la prudence.
En effet, un accès à ces infrastructures pourrait permettre l’installation de technologies interceptant les données transitant. Le ministre de l’économie Bruno Le Maire pourrait ainsi décider de siffler la fin de partie très rapidement, sans même attendre que le dossier soit mené au Trésor ou au Service de l’information stratégique de la sécurité économique, en invoquant un motif d’intérêt général pour s’opposer à l’éventuelle décision du gendarme de la concurrence.
Source : La Lettre A