La crise sanitaire de 2020 a été difficile pour les industriels de la fibre, y compris pour les fabricants de câbles. Mais la situation s’améliore.
Nécessaires pour véhiculer nos données sur de longues distances, les câbles de fibre optique ont été plus difficiles à trouver depuis l’émergence du Covid-19. D’après le Sycabel, regroupant de nombreux câbliers dans divers domaines, la filière a généré l’année dernière 3.4 milliards d’euros de chiffre d’affaires , avec une hausse de 25% par rapport à 2020.
Si on note une réelle amélioration, les câbliers sont bien plus sollicités dans le domaine de l’industrie ou de la construction, ainsi que dans l’énergie. Mais du côté télécoms, tout n’est pas si rose.
En effet, le chantier du déploiement de la fibre optique est presque terminé, donc les besoins en câbles sont de plus en plus réduits. Le nombre de Français nouvellement éligibles à la fibre a même baissé en 2021, après un record atteint l’année précédente (5.6 millions contre 5.8 millions).
Ainsi, alors que les autres secteurs retrouvent une situation normale, le marché pour les câbles de la fibre reste inférieur de 17 points par rapport à avant la crise sanitaire. La livraison de câble a baissé de presque 18% en 2021, alors qu’en 2018, les acteurs majeurs comme Acome et Prysmians dénonçaient un manque de structure du marché alors qu’une pénurie de fibre frappait déjà le secteur .
Une autre problématique déjà connue est celle de la présence de fabricants chinois sur le marché. L’importation reste “à un niveau élevé“, malgré des mesures prises par la Commission européenne comme l’imposition de droits antidumping de 20% à 44%. Cette dernière “est intervenue trop tard dans l’année“, explique-t-on, pour réduire les arrivées de fibre fabriquées en Chine.
Jacques de Heere, vice-président de l’organisation et PDG d’Acome, l’un des principaux acteurs français dans la fibre optique se réjouit d’avoir passé un cap. Une bonne nouvelle notamment alors que la guerre en Ukraine fait rage et que le prix des matières premières monte drastiquement. A titre d’exemple, le bois de bouleau importé de Russie est généralement utilisé pour fabriquer des tourets autour desquels les câbles sont enroulés.
Il a dû être remplacé, avec du bois des forêts des Landes, “mais cela ne suffit pas toujours” explique Jacques de Heere. Ce problème a un impact économique réel, explique-t-il : “Nous perdons 5 à 7 points de marge. Pour ne pas être pris en ciseaux entre la baisse des marges et la flambée des matières premières, nous augmentons les prix que nous facturons à nos clients.”
Source : Les Echos
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