Malgré les actions mises en place par les différents opérateurs, les actes de vandalismes et de sabotage se multiplient et pour la Fédération Française des Télécoms (FFT), il faut réagir en conséquence.
L’action de sabotage ayant eu lieu fin avril sur les réseaux fixes français a fait office de nouvelle sonnette d’alarme, mais le problème n’est pas vraiment nouveau. Dans la nuit du 27 au 28 avril dernier, plusieurs sabotages coordonnés visant des infrastructures de fibre ont impacté de nombreux abonnés et alertés sur la nécessité de protéger ces réseaux. Pour Arthur Dreyfuss, président de la FFT et secrétaire général d’Altice France, la réponse à ces menaces doit également se traduire par des peines plus lourdes.
Interrogé dans les pages de la Tribune, il estime que les sanctions existantes ne sont pas réellement dissuasives. “Pour les dégradations d’antennes, les amendes vont, selon le Code des procédures civiles d’exécution (CPCE), de 1.500 à 3.750 euros. Elles sont accompagnées d’une peine de prison de deux ans. Le code pénal, lui, prévoit deux ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende pour toute dégradation ou détérioration d’un bien” rappelle-t-il.
Des sanctions jugées trop minces et inadaptées en comparaison des conséquences que peuvent avoir de tels actes sur la vie du pays. La FFT avait d’ailleurs, avec les quatre opérateurs principaux, demandé à ce que des sanctions lourdes soient appliquées pour les saboteurs d’avril. Les opérateurs annoncent ainsi vouloir travailler avec le nouveau gouvernement le Parlement pour des sanctions pénales “vraiment dissuasives“, tout en rappelant que “l’enjeu n’est pas seulement de protéger les opérateurs, mais aussi toutes les activités les plus sensibles et essentielles du pays“.
Le phénomène de vandalisme sur les infrastructures télécoms ne date pas d’hier. En 2020, avec le déploiement de la 5G, et même avant on observait de tels actes, majoritairement sur des antennes de téléphonie mobile. Si l’attaque d’avril était “sans précédent” de par son organisation et sa portée nationale, Arthur Dreyfuss explique que “sur les six derniers mois, nous constatons, en moyenne, quinze dégradations de sites mobiles par mois.”
Des actes que l’ont peut également observer en Grande Bretagne ou aux Pays Bas. Concernant les dégradations de réseaux fixes, la FFT en comptabilise 30 par mois en moyenne sur les six derniers mois, en expliquant que la majorité de ces actes se font sur des réseaux fixes en aérien, plus accessibles.
Les opérateurs ne sont pas restés inactifs depuis 2020, puisqu’ils “ont fortement renforcé la protection des sites mobiles“, avec des détecteurs de mouvements, de l’éclairage automatisé, des grillages renforcés ou encore des expérimentations de surveillance. Des mesures dont l’application et l’efficacité sont suivies mensuellement par la FFT, auquel s’ajoute des travaux sur une convention nationale de lutte contre ces dégradations, l’implication des sociétés de pylônes de téléphonie mobile (towerco) et qui a été signée en mars 2021. Le but étant de “renforcer les travaux et les échanges entre les opérateurs, les « towerco », la Direction générale de la police nationale (DGPN), la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN), la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ou encore les préfectures.” Cette charte a déjà été signée dans 44 départements, mais pas par la préfecture de police de Paris pour le moment, alors que “la petite couronne est l’un des endroits les plus touchés par les dégradations“.
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