Qualité des réseaux fixes : la présidente de l’Arcep “ne supporte plus” certaines excuses
La qualité des réseaux fixes fait l’actualité depuis plusieurs mois et Laure de la Raudière, présidente de l’Arcep, s’apprête à présenter un nouveau rapport abordant cette problématique.
“Nous portons l’ambition d’un accès à internet fixe de qualité, pour tous et partout. Et j’ai envie d’ajouter : qui fonctionne ! ” Laure de la Raudière, à la tête du régulateur des télécoms s’exprime sur la publication à venir du rapport “Territoires connectés”. Destiné aux acteurs de l’aménagement numérique du territoire, dont les collectivités, il s’intéresse à plusieurs thématiques phares, dont justement la qualité de service sur les réseaux fixes. Une nouvelle fois, l’Arcep monte au créneau.
Mauvais raccordements, interventions faites à la va-vite, sous-traitance exacerbée… Autant de sujets dont l’Arcep entend trop souvent parler depuis plusieurs mois maintenant. Les personnes et collectivités concernées interpellent régulièrement Laure de la Raudière pour résoudre ces problèmes, “et ce, à juste titre parce qu’il n’est pas acceptable d’avoir des défauts de qualité des pratiques des opérateurs tels qu’on les rencontre aujourd’hui” explique-t-elle.
Elle revient notamment sur la sollicitation importante des maires et agents municipaux par des administrés touchés par ces soucis. Elle affirme que “surveiller les raccordements et les points de mutualisation ou faire une hotline de service client pour l’opérateur” n’est “pas le rôle” de ces institutions. Laure de la Raudière pointe de nouveau du doigt l’urgence de régler ces problèmes et ne veut plus entendre les mêmes excuses : “je ne supporte plus d’entendre dire que c’est lié au fort déploiement et au fort raccordement. Dites ça aux personnes interrompues plusieurs fois par an, pendant plusieurs semaines…”
Le réseau cuivre n’est pas oublié
En février dernier, l’opérateur historique a finalement transmis au régulateur les détails de la fermeture du réseau cuivre permettant d’accéder à la téléphonie ou à internet avec l’ADSL, d’ici à 2030. Si la fin de commercialisation des offres a déjà commencé, avec une fermeture réalisée zone par zone, il reste encore la coupure du signal. Pour que cela soit réalisé sans accrocs et que le réseau conserve une qualité de service décente en attendant qu’elle soit effective, les préfets se sont vus demander, via une circulaire du Premier ministre, de mettre en place des comités locaux pour un dialogue plus efficace et pour identifier les zones où Orange doit privilégier ses interventions.
Laure de la Raudière explique avoir réalisé des déplacements dans deux départements où ces comités ont été mis en place. Dans la Drôme, par exemple, elle a pu noter une forte implication, que ce soit de l’État, des élus ou des communautés de communes. “Orange y a révisé son programme de travaux sur le réseau cuivre en fonction des priorités remontées du terrain” explique-t-elle, “Cela demande un investissement important de l’État et des élus pour que ça avance“.
Cependant, ces concertations tardent à se démocratiser. “Tous les comités locaux autour du cuivre n’ont pas encore été mis en place, notamment dans de nombreux départements où la qualité du réseau cuivre est pourtant dégradée. L’Arcep invite les élus concernés à se rapprocher des préfectures“.
Source : La gazette des Communes du 28 mars 2022