Pour réussir son objectif de se placer “dans le top 5 des acteurs mondiaux des contenus payants en 2030“, l’agrégation de plateformes sera un point central pour la filiale de Vivendi.
Des ambitions fortes portées par une transformation en profondeur. Maxime Saada, président du directoire de Canal+ revient sur la stratégie du groupe ainsi que ses objectifs et les moyens mis en œuvre pour parvenir à devenir l’un des leaders du marché. Une mutation qui a démarré il y a six ans et qui continuera jusqu’à ce que la filiale de Vivendi se retrouve parmi les cinq “acteurs mondiaux des contenus payants en 2030“. L’une des clés de voûte de cette évolution est bien sûr les accords signés avec les plateformes et Canal vient de reprendre les discussions avec l’un de ces leaders.
Cette évolution a été actée grâce à plusieurs angles d’attaques. On peut notamment penser à son expansion à l’international, marché qui représente désormais près d’un tiers des 24 millions d’abonnés du groupe, avec “un ancrage fort en Afrique et en Europe” ainsi qu’un développement en Asie. La chaîne cryptée regarde actuellement “entre cinq et dix dossiers d’acquisition sur le continent” Les capacités de production audiovisuelle ont également changés : Studiocanal a ainsi réalisé un chiffre d’affaires avoisinant les 500 millions d’euros et Maxime Saada annonce sa volonté de passer “de la production de 35 séries en 2021, à 50 cette année, et de 20 à 25 films.”
La chaîne cryptée veut également sécuriser ses droits d’exploitation pour le long terme tant au niveau du cinéma que du sport, avec notamment certaines compétitions ayant signé pour une diffusion chez Canal+ jusqu’en 2029 comme le MotoGP ou encore des droits pour le Golf courant jusqu’en 2028. La récente signature d’un accord avec le cinéma français pour une diffusion des longs-métrages six mois après leur sortie en salles fait également partie de cette stratégie. La transformation et le déploiement de sa plateforme MyCanal dans 29 pays a également eu un impact sur le développement de Canal+. Ces actions ont permis au groupe de réduire voire presque d’effacer les pertes en France et de multiplier par deux sa rentabilité, à 480 millions d’euros, explique Maxime Saada.
Un autre point de cette transformation est la volonté d’agréger un maximum de services au sein de ses offres. La filiale de Vivendi a en effet noué des accords avec Netflix, Disney+, OCS, StarzPlay, mais également avec le service de SVOD Paramount+ avant même son lancement en France. De ces accords ont découlé des offres centrées sur le cinéma et les séries chez Canal+. Confiant, le patron de la chaîne cryptée a même annoncé avoir “repris les discussions avec Amazon“, alors que le projet semblait au point mort à la fin de l’année.
En effet, le même Maxime Saada affirmait en novembre dernier que les négociations avec l’un des leaders de la SVOD et actuellement détenteur des droits de 80% des matchs de Ligue 1 en France avaient pris fin. Il expliquait alors qu’Amazon refusait de signer avec Canal et qu’aucune condition n’avait été mise sur la table pour une éventuelle distribution. La situation semble ainsi s’être débloquée, il reste maintenant à voir si la filiale de Vivendi et celle de Jeff Bezos arriveront à trouver un terrain d’entente.
Source : Le Figaro
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