En attendant la fin de négociations avec Orange, l’un de ses sous-traitants craignant pour son avenir bénéficie d’une période de répit.
Une affaire qui dure depuis la fin de l’année dernière. Tous les trois ans, Orange lance de nouveaux appels d’offres déterminant quelles entreprises seront employées pour assister la maintenance du réseau de fibre optique. 65% des contrats avec Scopelec, arrivant à échéance à la fin du mois de mars, ne seront pas renouvelés malgré un partenariat datant de 1973. Orange expliquait en fin d’année dernière sa décision par des problèmes concernant la qualité des prestations avec “des dizaines de mises en demeure“, mais l’entreprise considère avoir été mise au pied du mur et bataille pour avoir le temps de se retourner.
Le 17 mars dernier, le tribunal de commerce de Lyon a décidé de placer la société en procédure de sauvegarde. Concrètement, cette procédure permet à l’entreprise de bénéficier de la suspension de toute créance antérieure et postérieure au jugement, l’interruption des intérêts légaux et conventionnels, de ceux de retard et majorations ainsi que la suspension des actions en justice des créanciers à l’encontre de l’entreprise en difficulté. Durant une première observation durant 6 mois et pouvant être renouvelable une fois, un bilan économique et social de l’entreprise sera dressé et ses possibilités de rétablissement seront étudiées. Si la situation l’exige, le Tribunal peut demander un plan de sauvegarde allant jusqu’à 10 ans mais si à la fin de la période d’observation, l’état de santé de l’entreprise ne s’améliore pas, l’entreprise peut alors être placée en redressement ou en liquidation judiciaire.
Une période de répit qui peut permettre à Scopelec de poursuivre “des négociations en cours” sur “l’attribution de volumes additionnels temporaire” à la fin des contrats. L’entreprise explique cependant qu’à l’heure actuelle, il est “impossible d’évoquer” un quelconque “accompagnement financier ou “l’indemnisation des préjudices subis par Scopelec“. “Il nous faut maintenant, dans ce nouveau cadre judiciaire, faire valoir nos droits dans l’intérêt de Scopelec et de ses salariés“, a déclaré le président du directoire Thomas Foppian. Selon l’entreprise, la perte lui ferait perdre environ 40% de son chiffre d’affaire et “au 1er avril 2022, à moins que la situation n’évolue dans un sens favorable, plus de 1.000 collaborateurs pourraient se retrouver sans activité“.
Marc Blanchet, Directeur Technique et du Système d’Information Orange France, a pour sa part apporté le point de vue de l’opérateur historique dans cette affaire, où il a été vivement critiqué. Il rappelle dans une interview au Figaro son intention de “lui acheter pour 200 millions d’euros de prestations, malgré le changement de contrat. C’est l’équivalent d’une charge de travail pour 3000 personnes pendant un an. Il s’agit plutôt d’une évolution d’activité, certaines zones géographiques ont été perdues par Scopelec dans le cadre de nos appels d’offres. D’autres ont été gagnées. Mais il ne s’agit pas non plus d’un brusque arrêt d’activité pour cette société, qui travaille encore pour nous, pour d’autres opérateurs et pour des collectivités locales dans le cadre des réseaux d’initiative publique“.
Le responsable indique également qu’Orange sous-traite à une dizaine d’entreprise, soit environ 14 000 emplois. Il explique qu’Orange a remonté son niveau d’exigence concernant la qualité de service, la vitesse de rétablissement ou encore la tenue des rendez-vous et que tous ses sous-traitants ont été informés “dès 2018 de cette remise à plat“. “Aucun contrat n’est acquis aux entreprises en place. Une partie des résultats a été connue dès juillet et Scopelec savait depuis huit mois qu’il ne serait pas retenu sur l’Occitanie. Le reste a été fixé en Novembre. Scopelec a renforcé ses positions dans le sud-est de la France et a perdu d’autres zones. Leur part de marché chez Orange a environ été divisée par deux, pour des raisons de non-qualité. ”
L’opérateur rappelle également que concernant les risques de pertes d’emplois, des actions ont été déclenchées : “le Comité interministériel de restructuration industrielle a été saisi par Scopelec, pour aider les salariés à retrouver une activité. Par exemple, Solution 30 peut recruter des salariés sur l’Occitanie.” Orange explique d’ailleurs avoir organisé des réunions pour encourager ce type de solution, mais “la balle est dans le camp” de Scopelec, estime l’opérateur.
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