A l’heure où le déploiement de l’IPv6 progresse chez les opérateurs, en particulier chez Free, l’IPv4 s’épuise à vitesse grand V. Face à cela, le régulateur veut associer opérateurs, hébergeurs, et entreprises pour accélérer la transition vers l’IPv6.
“Nous sommes ainsi rentrés aujourd’hui en pénurie. Une liste d’attente existe permettant de récupérer des adresses IPv4 rendues au Ripe NCC, mais peu d’adresses le sont. Internet ne cessera pas de fonctionner mais de grandir. La transition vers IPV6 est une nécessité vitale”, a informé hier l’Arcep.
Le Ripe NCC, soit le registre régional d’adresses IP, qui alloue les IP pour l’Europe et le Moyen-Orient.Aujourd’hui, a déclaré dans une note avoir environ un million d’adresses disponibles de certains blocs plus petits, et continuera à effectuer des allocations mais prévoit d’arriver “d’arriver à bout en novembre 2019.”
De son côté, le régulateur, dans la continuité de l’atelier IPv6, a décidé le 24 septembre d’initier la création d’une Task-Force IPv6, “co-pilotée avec Internet Society, pour associer les acteurs qui le souhaitent (opérateurs, hébergeurs, entreprises, secteur public, etc.)” L’objectif, permettre aux participants à cet appel à candidateur d’aborder des problèmes spécifiques et partager les bonnes pratiques afin d’accélérer la transition vers IPv6.
“La Task-Force se réunira deux fois par an à partir du second semestre 2019. Les personnes qui ont un retour d’expérience à partager ou bien qui ont l’intention de mettre en place IPv6 sont invitées à faire part à l’Arcep de leur intérêt via le formulaire suivant”, précise l’Arcep.
L’IPv4, pour Internet Protocol version 4, est utilisé depuis 1983 pour permettre à internet de fonctionner : chaque terminal sur le réseau internet (ordinateur, téléphone, serveur etc.) est adressable par une adresse IPv4. Celui-ci offre un espace d’adressage de près de 4,3 milliards d’adresses IPv4. Or, le succès d’internet, la diversité des usages et la multiplication des objets connectés ont comme conséquence directe l’épuisement progressif des adresses IPv4, certaines régions du monde étant touchées plus que d’autres. “Les quatre principaux opérateurs français (Bouygues Telecom, Free, Orange, SFR) ont déjà affecté entre 88% et 99% des adresses IPv4 qu’ils possèdent, à fin juin 2018“, précise l’Arcep.
Pour rappel, l’iPV6 doit à terme remplacer l’iPv4, qui ne peut pas générer suffisamment d’adresses. Grâce à des adresses de 128 bits au lieu de 32 bits, IPv6 dispose d’un espace d’adressage bien plus important que l’IPv4. Si le déploiement de ce nouveau protocole est relativement compliqué à mettre en place (nécessitant une période de transition avec la cohabitation des deux protocoles iPv4 et iPv6), Free mène la danse en France mais ne laissera plus l’abonné choisir entre l’IPV4 et l’IPV6, comme c’était le cas jusqu’à présent.
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