L’Etat persiste et signe : dans les prochaines enchères 5G, Orange, Free, SFR et Bouygues auront des obligations dans les zones rurales
Si l'Etat doit dévoiler début octobre les modalités d'attribution des fréquences 5G dont les enchères approchent à grands pas, le Premier ministre Edouard Philippe l'assure, les opérateurs auront des obligations fortes en zones rurales.
Un véritable casse-tête pour l'Arcep qui doit mener durant l'automne la procédure d’attribution des fréquences 5G pour la bande 3,4 GHz-3,6 GHz. Après avoir publié un premier jet de son cahier des charges en juillet dernier, prévoyant un mécanisme en deux parties avec la mise en vente de quatre blocs de fréquences identiques à prix fixe et des blocs mis aux enchères en l'échange d'obligations importantes notamment sur la couverture 5G dans les campagnes, l'Arcep a encore deux semaines pour fixer les règles définitives de cette attribution en prenant note des attentes d'Orange, Free, SFR et Bouygues mais aussi des collectivités et du Gouvernement. Si pour l'heure le cahier des charges est stricte et ambitieux, la position du Premier Ministre Edouard Philippe est intangible : « Dans les prochaines enchères 5G, des obligations seront faites aux opérateurs pour les zones rurales » a t-il martelé ce matin lors du Congrès des maires. De quoi confirmer les déclarations en juillet dernier d' Agnès Pannier-Runacher, Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie, selon lesquelles "le cahier des charges en France pour la 5G "est le plus exigeant en Europe en terme de déploiement rural". Sa conviction est fondée, le déploiement de la 5G se fera "au fil du temps et pas "je commence par les grandes villes, je finis par les territoires ruraux" comme cela à été le cas de tous les autres déploiements", allusion faite à la 4G dont le cadre fut beaucoup moins stricte.
De son côté, l'Arcep rejoint le gouvernement. Dans son cahier des charges, la police des télécoms souhaite "’ouverture de la 5G dans au moins deux villes par opérateur (soit probablement une petite dizaine en tout) avant la fin 2020" et que 20 à 25 % des sites en 3,4-3,8 GHz soient situés en zones peu denses. Il parle aussi d’une "trajectoire exigeante", avec 3 000 sites par opérateur en 2022. Un nombre qui devra atteindre les 8 000 en 2024 et les 12 000 en 2025. Les sites pourront "s’appuyer sur les fréquences de la bande cœur ou d’autres bandes". Mais les engagements portent également sur les débits qui devront au moins être égaux à " 240 Mbit/s au niveau de chaque site". Sur les axes de transport, le seuil est fixé à au moins "100 Mbit/s au niveau de chaque site".