Attribution des fréquences 5G: Orange défend l’Arcep face aux critiques de Free et Bouygues
L’attribution des fréquences 5G est source de débat et de frictions chez les opérateurs avec d’un côté Free et Bouygues qui estiment qu’ils seront désavantagés et de l’autre l’Arcep et dorénavant Orange, qui rétorque que la mesure est “très bien pensée”.
Lors de la présentation des résultats d’Iliad, Xavier Niel a fustigé les conditions d’attribution des fréquences de la 5G mises en consultation par l’Arcep, le gendarme des télécoms. Le fondateur de Free a parlé d’une ” tentative de mise à mort” et d’un marché des télécoms qui “pourrait passer de quatre à deux”, en suggérant que Bouygues Télécom est également concerné. Selon lui, Orange et SFR disposent de davantage de moyens que Bouygues Telecom et Free. Ils pourraient alors se retrouver avec des portefeuilles de fréquences 5G deux fois plus importants que ceux de leurs concurrents et proposer une meilleure qualité de service et des débits beaucoup plus performants. Si Sebastien Soriano s’était déjà exprimé sur le sujet la semaine dernière, c’est au tour de Fabienne Dulac, PDG d’Orange France de défendre le projet de l’Arcep.
Pour rappel, l’Arcep a proposé un système d’attribution en 2 étapes. Tout d’abord, Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free auront la possibilité d’acquérir un bloc de fréquence de 40 à 60 MHz, dont le prix sera défini par le gouvernement. Pour le reste des fréquences (310 MHz seront attribués en tout), c’est un système d’enchères qui permettra aux opérateurs d’obtenir des blocs de 10 MHz. Toutefois, une limite serait imposée puisqu’un opérateur ne pourra acquérir plus de 100 MHz.
Lors d’un point presse, Fabienne Dulac a ainsi asséné que, si elle comprenait les positions des deux opérateurs, “mathématiquement, leurs arguments sont faux. Ce modèle en deux étapes est bien meilleur que le précédent où nous commencions tous à zéro et où nous étions dans des enchères permanentes pour acquérir les dix premiers mégahertz “. Pour Orange, il s’agit ici d’une logique différente de celle appliquée lors des précédentes opérations du même type : un modèle qui convient à des opérateurs s’étant “engagés à déployer leurs réseaux le plus rapidement et à mettre plus de Capex pour aller plus vite dans ce déploiement mais moins dans les enchères“. Un système comparé, évidemment, à celui mis en place en Allemagne et en Italie où des sommes colossales ont été dépensées lors des enchères. “Après, qu’il y’ait une bataille entre un lot de base de 40 ou de 60 MHz, chacun défend son intérêt pour s’offrir un maximum de fréquences pour un moindre prix” reconnait Fabienne Dulac, mais il s’agit pour elle d’un détail au vu de l’enjeu.
Un détail qui est pourtant crucial pour Bouygues et Free pour qui les risques sont énormes : un retard trop important sur la 5G pourrait marquer la fin d’un opérateur dans quelques années. Il faudra donc attendre la publication des modalités finales de l’appel d’offres par l’Arcep, dans quelques semaines, pour savoir si le gendarme des télécoms aura pris en compte les craintes des deux opérateurs ou non.
Source : Zdnet