La vente de TDF, une fenêtre de tir dans plusieurs mois
L’actionnariat de l’opérateur d’infrastructures TDF pourrait changer prochainement. Un actionnaire entendrait en effet sortir du capital et pourrait être suivi par un autre.
Encore du mouvement du côté des opérateurs d’infrastructures de télécommunications. Premier actionnaire de TDF avec 45 %, le Canadien Brookfield Infrastructure Group aurait mandaté les banques d’affaires Citi et Credit Suisse pour céder sa participation dans le capital, selon une information du quotidien l’Agefi. Dans un contexte où les transactions autour des infrastructures atteignent des sommets, la valorisation de TDF, pourrait selon les observateurs les plus optimistes, flirter avec les 10 milliards d’euros.
Mais quels candidats potentiels ?
Ancienne maison-mère de TDF, lorsqu’il s’appelait encore France Télécom et jusqu’à la privatisation de son ex-filiale en 2002, le groupe Orange est cité comme candidat potentiel. “Totem a un double objectif de croissance à la fois organique et inorganique. Toute opportunité qui concourt à cet objectif sera examinée attentivement”, explique d’ailleurs l’opérateur historique. Ce dernier avait d’ailleurs déjà manifesté son intérêt pour une telle acquisition en 2021, tout en soulignant des problèmes inévitables de concurrence.
“Vantage Towers, la filiale de Vodafone, ou bien encore les Américains Tillman Infrastructure, American Tower et Phoenix Tower International pourraient être intéressés. En revanche, Cellnex risque de ne pas pouvoir se positionner en raison de sa forte présence dans l’Hexagone”, explique un spécialiste. Lors du rachat d’Hivory, l’opérateur d’infrastructures espagnol avait en effet du accepter de se séparer de près de 3 200 pylônes pour obtenir le feu des autorités de la concurrence.
Troisième option : le mouvement du côté des autres actionnaires. Le pool d’actionnaires formé par APG Asset Management N.V., PSP Investment et Arcus, Infrastructure Partners et détenant 45 % pourrait s’y intéresser. Tout comme Crédit Agricole Assurances qui détient 10 % du capital. En parlant des autres actionnaires justement, PSP Investment pourrait se décider à vendre selon la valorisation.
Quelle fenêtre pour l’opération ?
La cession des 45 % n’interviendrait toutefois pas avant plusieurs mois, ne serait-ce qu’en raison de la nécessité d’obtenir l’aval des autorités de régulation, mais également en raison d’un autre événement. Selon l’Agefi, “plusieurs sources précisent que le démarrage formel du processus de cession de TDF n’interviendra qu’après le résultat des élections présidentielles françaises”.
Une telle cession avait déjà a été envisagée en 2019. Brookfield et PSP avaient sollicité les banques BNP Paribas et Morgan Stanley en espérant approcher les 6 milliards d’euros. Le caractère hybride de TDF, dont l’activité est basée sur les télécoms, l’audiovisuel et la fibre optique, avait été un frein. Si les télécoms représentaient la majorité des revenus et se révélaient attractifs, la partie audiovisuelle avait été jugée marginale. “Quant à la fibre, elle contribuait négativement à l’EBITDA au cours des derniers exercices, mais la vapeur est en train de s’inverser”, note un spécialiste. La raison ? Le plan THD poussé par le gouvernement et le déploiement de la fibre optique qui bât son plein dans l’Hexagone. La question se pose ainsi d’une cession globale ou par pôle d’activité. “Le débat n’est pas encore tranché”, explique un proche du dossier.
Source : L’Agefi