Salto veut s’installer sur les box des opérateurs cette année
Si pour Thomas Follin, patron de la plateforme fondée par TF1, France Télévisions et M6, Salto est un succès, il reconnaît un acte manqué au lancement et veut corriger le tir.
Les chiffres ne sont pas forcément mirobolants, mais le directeur général de Salto est confiant. Dans une interview pour Les Numériques, Thomas Follin revient sur le développement de la plateforme et sa confiance en son avenir, notamment en étendant sa disponibilité.
L’absence sur les box de Free, Orange et SFR, un rendez-vous manqué
Thomas Follin ne considère pas que le lancement de Salto est un échec : “Croyez-le ou non, mais Salto est la grande surprise du marché, celle que personne n’attendait. Nous sommes dans un environnement en plein boom, très concurrentiel, dominé par le multi-abonnement. Pourtant, sur notre première année, nous avons réalisé une véritable percée. Nous avons réussi à nous installer sur la troisième marche du podium en matière de croissance sur 2021” affirme-t-il, expliquant que Salto a même enregistré une forte croissance sur le dernier trimestre. “Aujourd’hui, trois Français sur quatre connaissent Salto“.
Une croissance cohérente avec la trajectoire prévue par M6, TF1 et France Télévisions selon le directeur général. “Ce qui est vrai, c’est que nous aurions aimé arriver plus rapidement sur les box” reconnaît-il cependant. “Ce sera l’enjeu en 2022. Aujourd’hui, il n’y a aucune raison que les opérateurs privent leurs clients de l’accès à Salto, alors même qu’ils l’ont ouvert à toutes les plateformes internationales “, une affirmation qui sonne comme un appel du pied à Free, qui s’était opposé au lancement de la plateforme en 2020.
La diffusion a une certaine importance et Salto s’est attelé à être présent sur de nombreux supports : “nous sommes présents sur quasiment tous les téléviseurs connectés à l’exception de quelques gammes et de petits constructeurs chez qui nous arrivons progressivement, sur Apple TV, Chromecast, Fire TV et les box Bouygues Telecom“. Si le téléviseur représente plus de 50% de la consommation sur Salto, la plateforme ambitionne ainsi d’arriver sur les décodeurs d’Orange, Free et SFR mais également sur les consoles de jeux vidéo.
Thomas Follin refuse cependant de donner le nombre exact d’abonnés à Salto : ” Entre les chiffres donnés par Nicolas de Tavernost (500 000) et ceux de Delphine Ernotte (700 000), vous avez une certaine vision des choses.” Balayant les accusations d’être dans le déni, il affirme que Salto est “un projet ambitieux sur le long terme et à l’échelle nationale ; il faut comparer ce qui est comparable. Nous avons des détracteurs qui ne croient pas en la capacité d’un acteur français à réussir sur ce type de secteur“, s’opposant également à une dynamique de la concurrence “courant derrière la rentabilité depuis 10 ans“.