Orange : “Nous n’avons pas un besoin immédiat de la 5G car nous avons à peine terminé la 4G”
Comme Bouygues, Orange ne prévoit pas une grande différence dans les usages grand public en 2020 lors du lancement des premières offres commerciales. Pas encore totalement généralisée dans l’hexagone, la 4G a encore de beaux jours devant elle
Même s’il commencera le déploiement de la 5G dès l’attribution de fréquences, la conviction d’Orange est fondée : "Pour le grand public, la 5G s’inscrira dans une forme de continuité. Au niveau des usages grand public tels que nous les connaissons aujourd’hui, il n’est pas question d’une rupture aussi forte" que celle en prévision dans le secteur professionnel, a déclaré Stéphane Richard dans une interview accordée au magazine Entreprendre. A ses yeux, la 5G sera avant tout "une révolution" pour les entreprises que ce soit dans l’industrie, à savoir "la façon de concevoir une usine ou encore d’en assurer la maintenance prédictive", ou encore dans l’automobile avec les voitures connectées et autonomes mais aussi les villes intelligentes.
S’agissant du grand public, le patron d’Orange évoque une nouvelle ère dans "les médias et la manière de consommer les contenus et certains spectacles, notamment les spectacles vivants, et le sport". Désireux de ne pas louper le coche, Orange estime que les opérateurs européens sont dans la course face à leurs homologues asiatiques et américains. Cependant, pour le grand public, rien ne sert de courir trop vite puisque les usages ne sont pas encore là : "Nous n’avons pas un besoin immédiat de la 5G car nous avons à peine terminé la 4G. Nous pouvons continuer à vivre avec de la 4G durant quelques années, mais il est capital que nous ne soyons pas en retard vis-à-vis des Américains, des Chinois et des autres grands pays d’Asie, comme la Corée et le Japon, qui vont mener la course en tête", a encore confié Stéphane Richard.
Pas de rupture en apparence dans le secteur BtoC donc dès 2020 comme la 4G face à la 3G. "Les changements d’usages, les nouveaux usages, et de manière un peu massive, ça va commencer en 2023" avec l’arrivée de la 5G standalone ,a pour sa part assuré en juillet Bouygues Telecom. Selon Jean-Paul Arzel, directeur Réseau de l’opérateur, la première génération de la 5G va également s’inscrire dans le prolongement de la 4G . "Il n’y aura pas une valeur ajoutée très différenciante pour le grand public. Ça va maintenir opérationnel et pérenniser les usages actuels de la 4G en apportant de la capacité aux opérateurs et en répondant au besoin croissant de data. Donc, c’est positif. Ça va permettre d’éviter la saturation du réseau."
Le déploiement de la 5G va se dérouler en plusieurs étapes et de manière progressive en fonction des besoins en capacité. Les opérateurs vont prendre appuis sur leur réseau existant en effectuant des upgrades, comme utiliser des points hauts existants sur lesquels seront des antennes 5G raccordées au réseau de transport existant, via la fibre. Dans quatre ans, la 5G disposera de son propre coeur de réseau et à ce moment là, celle-ci permettra de mettre en oeuvre des technologies qui vont faire baisser la latence. De quoi marquer une réelle différence avec la 4G aux yeux du grand public.