Après avoir dévoilé son premier baromètre de la connexion mobile, l’association de consommateur continue de dénoncer la fracture numérique, qu’elle juge renforcée avec le développement de la 5G.
Des débits jugés trop faibles et des écarts trop importants entre campagne et zone urbaine, l’UFC-Que Choisir appelle les acteurs du milieu à réagir. En se basant sur les données collectées via son application Queldébit, l’association a en effet pu dresser son premier bilan de la couverture mobile en France et revient sur son bilan, avec un tableau loin d’être reluisant à ses yeux.
Face à une 5G encore trop jeune pour être adoptée massivement et nécessitant l’achat d’un nouveau terminal, la 4G reste en effet le mode de connexion dominant à l’heure actuelle. Selon les tests réalisés sur son application adoptée “par près de 50 000 personnes“, les abonnés situés dans les zones urbaines bénéficient de débits moyens 66% plus élevés qu’en zones rurales (53.3 Mbit/s contre 33.3 Mbit/s). Des débits moyens assez proche de ceux observés par nPerf dans son observatoire annuel dévoilé cette semaine.
Après analyse de “plus de 5 millions de données“, l’UFC-Que Choisir estime pouvoir montrer que ces moyennes “masquent des disparités importantes“. Avec 14.3% des débits relevés inférieurs à 3 Mbit/s, estimé comme le “débit minimal” pour une navigation web et seulement 25% des tests à l’échelle nationale (32% en zone rurale) n’atteignant pas le “bon haut débit” de 8Mbit/s, l’association juge la possibilité pour de nombreux consommateurs d’accéder à un bon internet mobile “tout simplement chimérique“.
Si l’association reconnaît que ” le nombre limité de tests en 5G ne permet pas d’émettre de jugements définitifs sur ses apports“, elle affirme cependant qu’à l’heure actuelle, “elle ne permet pas de résoudre la fracture numérique, voire l’aggrave“. Elle pointe notamment du doigt l’écart de gain de performance, “spectaculaire” dans les villes de grande et de moyenne taille (42.3 Mbit/s en 4G à 234.1 Mbit/s en 5G) et “plus que marginal” en campagne, avec une multiplication par 1,5 seulement. En somme, le coup de boost de la 5G n’est ressenti que dans les zones où la 4G est déjà plus performante, “ce qui creuse davantage les inégalités entre Français“, déplore l’association.
Rappelons cependant que le déploiement de la 5G dans sa bande coeur “reine”, 3.5 GHz, permettant à l’heure actuelle de booster les débits a été majoritairement réalisé en ville par Orange, Bouygues et SFR. Si Free pour sa part utilise également cette bande, il compte également sur la 700 Mhz pour déployer rapidement la nouvelle génération de téléphonie mobile , y compris en campagne (79% de couverture de la population au début de l’année), cette bande fréquence apporte un débit moins rapide mais une couverture plus efficace.
Dans cette optique, l’association prend à parti les pouvoir publics, dans le but de forcer Orange, Free, Bouygues Telecom et SFR, “à enfin imposer aux opérateurs une qualité de service minimale permettant d’utiliser dans de bonnes conditions l’internet mobile, partout où la couverture mobile est prétendument assurée“.
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